Philippe Vigier : "Le président de la République est dans une posture d'écoute totale"

Philippe Vigier, député et ancien ministre délégué chargé des Outre-mer, était l'invité de BFM TV dans l'émission "Julie jusqu'à minuit" le mercredi 22 mai 2024. 

Nouvelle-Calédonie : "Le premier sujet est le rétablissement de l'ordre"

La Nouvelle-Calédonie, territoire autonome rattaché à la France, connait une crise majeure en son sein depuis quelques semaines. En effet, l'annonce d'un projet de loi visant à "dégeler" le corps électoral local actuel aux autres populations que celles autochtones, dans des conditions bien précises, a ravivé les tensions identitaires entre les "Kanak" et les "Caldoches" sur l'archipel. Les premiers revendiquent une indépendance totale tandis que les second appellent à rester dans le giron français. 

Pour Philippe Vigier, fin connaisseur du dossier au regard de ses anciennes fonctions et intérêt pour ces sujets, cette situation est insensée. 

Il faut expliquer quelque chose de très simple : vous êtes nés en Nouvelle-Calédonie, vous êtes partis 15 ans dans l'hexagone et vous revenez en Nouvelle-Calédonie mais vous ne pouvez pas voter aux élections locales. Est-ce que vous accepteriez ça sur le territoire français [métropolitain] ?

L'accord de Nouméa signé en 1988, qui établit un transfert de compétences majeur de l'État français vers les institutions calédoniennes excepté celles du domaine régalien, a su ouvrir la voie à un processus de pacification entre les deux entités nationales, et entre les populations calédoniennes. L'actuel député entend "retrouver cet esprit" pour "tracer un chemin politique avec toutes les parties prenantes, avec toutes les sensibilités." 

Les scènes d'hyperviolence qui ont terrorisé les populations locales, avant l'instauration de l'état d'urgence, ont causé des dégâts matériels considérables. Six personnes ont également perdu la vie, ce qui conduit Philippe Vigier à affirmer que "le premier sujet est le rétablissement de l'ordre et de faire en sorte que la vie redevienne normale."

Il faut imaginer que la Nouvelle-Calédonie a été dévastée. Bon nombre de commerces et d'entreprises sont à l'arrêt, le montant financier qu'il faudra remettre sur la table... Ce sont des images [de violence] poignantes et terribles. 

L'affrontement politique de longue date entre les indépendantistes et les loyalistes fragmente l'île, d'un point de vu institutionnel, et a donc laissé place à un déferlement de violence. Notre vice-président considère "qu'il y a eu une cristallisation, et même une instrumentalisation, et surtout que des jeunes de 13 à 18 ans, complètement en dehors des contrôles des indépendantistes, se sont livrés à toutes les exactions possibles."

Toutefois, cette crise ne se résoudra pas seulement par le prisme sécuritaire parce qu'on "est obligé de lier cela à un sujet institutionnel et de reconstruction", selon l'ancien membre du gouvernement. 

En rappelant que "60 % du PIB [calédonien] est concerné par le nickel", l'ancien ministre délégué chargé des Outre-mer insiste sur la nécessité d'apporter des perspectives de long terme, notamment en matière économique. Le nickel est un métal extrêmement demandé mais qui induit une chaîne de production maitrisée. 

Sur le nickel, voilà une traduction de l'accord de Nouméa : on a laissé la compétence économique et notamment l'autorisation des droits miniers. S'ils veulent être compétitifs, il faut des permis d'extraction et qu'on le transforme un peu mieux, et si on le valorise c'est plus de pouvoir d'achat, plus de salariés et l'économie qui sera naturellement développée.

Enfin, Philippe Vigier reconnait que les issues possibles à cette crise sont peu nombreuses, mais belles et bien existantes :

Il y a deux chemins, pas 36 solutions : le premier chemin c'est le congrès qui, naturellement, se prononce pour avaliser la réforme du corps électoral. [...] Sinon le deuxième chemin, c'est de dire qu'on propose à un moment une possibilité d'une autre consultation. Dans tous les cas, il faut trouver un chemin de neutralité.

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