Philippe Vigier : "On ne peut pas continuer de fonctionner comme ça !"
Philippe Vigier, Député d’Eure-et-Loir et Vice-Président du MoDem, était invité sur le plateau de LCP suite à l’utilisation du 49.3 pour la réforme des retraites. Revoir le débat.
Suite à l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution par la Première ministre Elisabeth Borne sur le texte de la réforme des retraites, tout débat parlementaire se retrouve suspendu et le texte "sorti de la Commission mixte paritaire" adopté sans vote de l'Assemblée nationale. Une situation difficile, d'autant plus pour l'ensemble des députés MoDem qui demandaient d'aller au vote aussi bien suite à l'évolution du texte que pour la légitimité de la réforme. Pour autant, ce 49-3 est considéré "comme une brutalité sur une réforme aussi fondatrice que celle-là".
Revenant sur le parcours législatif, Philippe Vigier admet que "ce ne sont pas les meilleures circonstances, on n'a pas pu avoir le débat ici à l'Assemblée nationale; Je le dis avec beaucoup de gravité, on ne peut pas continuer de fonctionner comme ça".
Notre Député d’Eure-et-Loir affirme :
J'entends les malaises de ceux qui sont dans la rue, on a mal communiqué depuis le début, avec parfois même des erreurs de sincérité. Il y a aussi de vraies avancées, sur les femmes, sur les seniors. On ne peut pas laisser dériver comme ça notre système de retraites, il faut dire qu'il est menacé, qu'il y a des déficits considérables.
Ayant participé à la CMP, il souligne également, face aux hypocrisies dont certains députés ont pu faire preuve, que « le texte adopté par la Commission Mixte Paritaire n’était pas celui du gouvernement, il avait singulièrement évolué ; avec des des économies à la clé de près de 10 milliards d’euros à 2030, ce n’est pas rien ! ».
Après cet épisode indigne de l’Assemblée nationale pour Philippe Vigier, où hués, affiches et comportements inappropriés ont accompagné le discours de la Première ministre lors de la présentation du 49-3, il fait part de sa conviction profonde : « L’hémicycle, c’est un endroit sacré, c’est l’endroit de la parole, de l’échange, du débat. Ce n’est pas l’endroit du chahut ! ».
Enfin, afin d’apaiser les tensions et reprendre un travail parlementaire et politique constructif, notre élu MoDem appelle de ses vœux à une nouvelle étape : « il faut peut-être désormais être capable de construire une plateforme de gouvernement avec les sociaux-démocrates, avec celles et ceux qui se retrouvent dans une majorité de projet ».