Podcast PDE : Brésil, guerre en Ukraine et migration

Bonjour, Bonne année et bienvenue dans ce nouvel épisode de notre podcast la "Fenêtre sur le monde".

Nous sommes le vendredi 13 janvier et dans ce podcast, nous allons entendre les meilleurs éditoriaux d’Europe et du monde de la semaine sur.. : 

• les derniers évenements de la guerre en Ukraine
• l'assaut contre le siège des plus hautes institutions du Brésil
• le débat européen autour de la migration.

Traversons l'océan, et parlons du Brésil.

Le 8 janvier, les sièges du Parlement, de la Cour suprême et du palais présidentiel ont été pris d'assaut par quelque 15 000 partisans du président d'extrême droite, Jair Bolsonaro, qui a été battu aux élections. L'attentat s'est produite une semaine après l'investiture du nouveau président Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, dont Bolsonaro n'a pas encore reconnu la victoire électorale.

Une fois à l'intérieur des locaux de l'institution, les partisans de l'ancien président ont vandalisé les lieux, brisant les fenêtres, les meubles et même les œuvres d'art. A ce jour, le bilan de l'assaut se chiffre en millions de dollars de dégâts matériels, des dizaines de blessés et plus de mille arrestations.

Beaucoup, dont le président Lula, ont accusé Bolsonaro d'avoir fomenté l'agression. De son côté, l'ancien président s'est défendu dans un tweet en déclarant que "les manifestations pacifiques, conformément à la loi, font partie de la démocratie". Les pillages et les invasions de bâtiments publics comme ceux d'aujourd'hui, ainsi que ceux pratiqués par la gauche en 2013 et 2017, sont illégaux. Bolsonaro a ajouté qu'il a toujours agi dans le respect de la constitution, de la loi et de la démocratie.

L'agression récente a été condamnée par la communauté internationale. De nombreux parallèles ont été établis avec l'assaut du 6 janvier 2021 contre le Congrès américain, qui s'est déroulé dans des circonstances similaires après la défaite électorale de l'ancien président Donald Trump.

Le premier éditorial sur ce deuxième sujet provient du quotidien espagnol El Pais. Malgré la gravité des faits, pour l'éditorialiste Thomas Traumann, l'attentat pourrait s'avérer être une opportunité pour le nouveau président, Lula, "d'élargir son éventail d'alliances et de coincer le radicalisme bolonariste". Lula a remporté l'élection avec seulement 0,9 % de voix de plus que Bolsonaro, héritant ainsi d'un pays divisé en deux. Mais, selon les sondages cités dans l'article, environ 90% des Brésiliens ont une opinion négative de l'assaut des bureaux institutionnels.

Les citoyens ne sont pas les seuls : même les politiciens proches de l'ancien président, dont le président de la Chambre des députés, Arthur Lira, ont condamné l'événement. Une condamnation également réitérée par plusieurs gouverneurs liés à Bolsonaro. La preuve qu'après le 8 janvier, "être proche de Bolsonaro est devenu politiquement toxique". Il semble donc que, malgré leur opposition à Lula, "les adversaires de ce dernier font tout pour se distancer de l'agression et de l'ancien président. Les groupes de droite et de centre-droit qui rejettent Lula, mais qui sont démocrates, pourraient être poussés vers une option plus modérée", spécule M. Traumann. Si tel était le cas, Lula pourrait obtenir suffisamment de soutien pour annuler certaines des réformes de son prédécesseur, comme le feu vert à la déforestation de vastes zones du fort amazonien. Les manifestations à Brasilia étaient censées porter atteinte à la gouvernabilité de Lula, conclut le journaliste, mais en pratique, elles ont porté atteinte à la crédibilité de Bolsonaro.

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