Podcast PDE : La démission du Premier Ministre britannique Boris Johnson

Les trois premiers éditoriaux d'aujourd'hui portent sur la démission du Premier ministre britannique Boris Johnson et ses conséquences politiques dans le pays d'outre-Manche.

Commençons par écouter ce qu'ils en pensent dans le journal italien Corriere della Sera. Pour le chroniqueur Wolfgang Münchau, la véritable cause de la démission de Johnson serait la mauvaise gestion du Brexit. En fait, selon le journaliste, le nom de Johnson est inextricablement lié au Brexit, car c'est lui qui a obtenu l'accord de sortie de l'UE. Mais plus que la signature de l'accord, la "partie la plus difficile est de gérer correctement et de tourner les conséquences du Brexit en sa faveur".

Mais jusqu'à présent, les seules conséquences ont été négatives. "Boris Johnson a achevé la première phase, mais n'a montré aucun intérêt pour la suivante", affirme Münchau. "Le Brexit, lit-on dans l'éditorial, devient compréhensible dans un cadre de référence précis : la tradition de la classe politique britannique déterminée à tout faire pour sauvegarder sa position privilégiée." L'élite a donc poussé le Royaume-Uni hors de l'UE, "sans offrir aucune garantie de succès pour l'avenir". Mais, après ce dernier remaniement, Münchau conclut : "Je suis convaincu que le moment est venu de semer les graines d'un retournement du Brexit".

Nous restons dans le sud de l'Europe avec le prochain éditorial, mais nous allons en Espagne, au journal El Pais. "L'héritage de Boris Johnson", tel est le titre explicite choisi par le comité éditorial du journal ibérique. Pour les chroniqueurs espagnols, le Brexit est l'héritage dont Johnson semble le plus fier, mais c'est peut-être aussi le plus "toxique". En effet, suite à sa sortie de l'UE, le Royaume-Uni a désormais le "taux d'inflation le plus élevé des pays du G7". En outre, la décision de l'ancien Premier ministre de revenir unilatéralement sur le protocole sur l'Irlande du Nord a sérieusement détérioré les relations avec l'UE.

La mauvaise gestion de l'épidémie de Covid-19 et les scandales liés aux fêtes de Downing Street pendant le confinement ont également miné la crédibilité de Johnson. Ce dernier en particulier a montré au pays que "Johnson était convaincu qu'il y avait un ensemble de règles pour tout le monde, et un autre pour lui-même". Selon le commentaire, l'urgence sanitaire d'abord, l'urgence économique ensuite, ont permis de découvrir que "l'empereur était nu". Maintenant que Johnson a démissionné, le comité éditorial du journal conclut qu'"il est temps pour le Royaume-Uni de retrouver sa maturité et sa position internationale".

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