Pour l’inclusion des personnes en situation de handicap
Le 9 octobre est la journée mondiale du handicap. L’OMS estime que plus d’un milliard de personnes, près de 15% de la population mondiale, vivent avec un handicap. En France, l’aide aux personnes en situation de handicap est une priorité. Parce que chacun doit pouvoir vivre de la façon la plus normale possible et parce qu’il en va de la solidarité qui sied à une société humaniste. Entretien avec Alice le Moal, conseillère départementale des Hauts-de-Seine et déléguée à l'aide sociale à l’enfance.
Que signifie pour vous cette journée mondiale du handicap ?
Cette journée offre une occasion de plus de mettre la lumière sur la multitude de réalités liées aux handicaps, dont 80%, rappelons-le, sont invisibles. Il existe également une journée mondiale des personnes handicapées le 3 décembre, qui je dois dire, emporte mes faveurs. Je préfère parler d’abord des personnes que de leurs handicaps.
On parle de nos soignants et aidants, de leur travail incroyable au service des malades. Pouvez-vous nous dire quels sont les principaux acteurs de l'accompagnement médico-social ?
Cette journée est en effet l’occasion de rendre un hommage appuyé à toutes celles et tous ceux qui travaillent auprès des personnes en situation de handicap : le corps médical et paramédical (kinésithérapeutes, psychomotriciens, érgothérapeutes, orthophonistes etc…) mais également des éducateurs spécialisés, les enseignants spécialisés, les auxilliaires de vie scolaires.
Les aidants sont toutes celles et ceux, qui, bénévolement et au quotidien, accompagnent leur proche malade ou en situation de handicap. Ils sont estimés à 11 millions en France, soit un français sur 6. Nombreux sont aidants sans le savoir.
Quels sont les dispositifs qui permettent aux personnes en situation de handicap de s’insérer professionnellement ?
Rappelons que le taux d’emploi global des personnes en situation de handicap s’établit à 45 %. Il est de 64 % pour l’ensemble de la population active. Le défi est donc immense.
On peut citer l’AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) qui a pour mission de soutenir le développement de l'emploi des personnes handicapées. Il existe également les ESAT (Établissements et services d’aides par le travail), qui accompagnent les personnes en situation de handicap mental ou psychique et leur permettent de participer à la vie économique par le travail.
De nombreux acteurs se mobilisent pour faciliter l’insertion des travailleurs en situation de handicap, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir.
Comment aller vers encore plus d’inclusivité ?
Il me semble que le plus important est le changement de regard que nous pouvons tous porter sur les personnes en situation de handicap. Il nous faut, chacun, s’intéresser à ce qu’elles vivent ainsi que leurs proches, les difficultés mais également les succès qu’elles rencontrent et ne pas hésiter à proposer de l’aide. De près, on se comprend mieux et on fait évoluer nos préjugés.
Il y a également un fort enjeu de revalorisation des métiers tels que les auxilliaires de vie scolaire, mais il faut également travailler à l’attractivité des métiers du médico-social. Toutes les spécialités sont en tension. Les centres de soins ont du mal à recruter (kinésithérapeutes, infirmiers ...)
A votre échelle, en tant que conseillère départementale, menez-vous des actions en faveur des personnes handicapées ?
Au sein de la MDPH, maison départementale du handicap, nous travaillons quotidiennement à simplifier le parcours de vie des usagers, à les accompagner. Cela, en lien étroit avec les associations de familles et de personnes touchées par le handicap telles que l’APF, l’UNAPEI, mais également d’autres acteurs comme la FCPE, le Medef, l’Éducation Nationale,
Nous avons également créé plus de 100 places d’accueil dans un FAM au Mureaux (78) (Foyer d’accueil médicalisé) en lien avec le département des Yvelines, afin de permettre aux personnes souffrant de troubles du spectre autistique d'être accueillies et soignées.
Beaucoup de chemin reste à parcourir mais nous devons tous nous sentir concernés.