Retour sur la soirée débat Droits des Femmes autour de Sandrine Josso
Jeudi 7 mars, le Mouvement Démocrate a organisé un débat sur les droits des femmes autour de Sandrine Josso, députée de la 7e circonscription de la Loire-Atlantique. Une soirée tout en empathie et en émotion, animée par Quentin Allard (Jeune démocrate d’Alsace) pour nous rappeler de toujours demeurer vigilants aux signes de mal-être des personnes autour de nous.
En novembre dernier, la députée Sandrine Josso a été droguée à son insu par un sénateur, qu’elle connaissait de longue date et dont elle n’avait aucune raison de se méfier. Profondément choquée, elle a trouvé en elle les ressources pour réagir mais, au-delà, pour alerter la société sur un phénomène trop peu connu : la soumission chimique. On imagine, à tort, que ce type d’agression concerne uniquement les boîtes ou les bars de nuit. Or, c’est souvent au sein même de la cellule familiale, ou chez des proches, que la drogue peut être administrée.
Nous sommes frappés par la douceur et par le sourire de Sandrine Josso, qui ne veut surtout pas que sa colère devienne une arme qui ciblerait trop schématiquement les hommes et leurs penchants. Elle veut que son agression soit utile aux autres. Raconter cet épisode terrible, détailler ce que l’on ressent après l’absorption de la MDMA, expliquer quels sont les réflexes à avoir, ce témoignage – sans doute difficile à livrer – doit permettre d’améliorer la prévention. Quand on remarque des signes comportementaux bizarres, des signes de mal-être, il faut absolument prendre le temps de poser des questions, d’investiguer, et d’écouter. Il serait trop facile de croire que ces agressions ne concernent que les autres, que cela ne nous regarde pas.
Sandrine Josso, qui a été diététicienne nutritionniste, a toujours eu le goût des autres. Les comprendre, chercher pourquoi notre cerveau ou notre corps fonctionne de telle manière, cela peut nous aider à décrypter des situations anormales. Car la soumission chimique a ceci de particulier qu’elle occasionne souvent des trous de mémoire. Ainsi, Caroline Darian, fondatrice du mouvement M’endors pas, a appris que son père droguait sa mère pour la violer pendant plus de 10 ans. Ce sont aussi des enfants, filles ou garçons, qui subissent ces viols, souvent au sein de leur foyer.
Forte, résiliente, Sandrine Josso avoue se sentir encore très vulnérable. Trop souvent, avec les mois qui passent, des gens autour d’elle relativisent ce qui lui est arrivé, imaginant qu’elle va désormais parfaitement bien. Or, se remettre d’un tel choc prend du temps, et demande d’accepter les transformations que l’on subit : plus méfiants, plus anxieux, plus fatigués. Sandrine Josso nous livre une clef :
Une épreuve, c’est aussi un cadeau mal emballé.
Le Premier ministre Gabriel Attal lui a d'ailleurs confié une mission gouvernementale pour documenter les agressions par soumission chimique. Avec courage et ouverture vers les autres, Sandrine Josso fait face, pour elle et pour nous.
Quentin Allard a posé des questions pleines de sensibilité, rappelant que les hommes n’ont pas toujours conscience des peurs que peut éprouver une femme. Or, c’est dans la complémentarité et la compréhension de l’autre que les rapports entre hommes et femmes doivent se développer. Nombreux, les questions et témoignages de la salle ont tous salué la force et le rayonnement de Sandrine Josso. Comme l’a rappelé notre secrétaire générale Maud Gatel en conclusion, le MoDem est une famille et, sous l’impulsion de Marielle de Sarnez, la place des femmes a évolué, vers une parité parfaite de notre mouvement, dans toutes ses instances.
Un grand merci à Sandrine Josso pour son souci des autres et son désir d’être utile.