Retour sur la soirée-débat du MoDem Paris avec Jean Garrigues et Maud Gatel

Trois jours après le scrutin des élections législatives, le MoDem Paris a organisé une soirée-débat pour discuter, ensemble, du sens de la démocratie. À un moment inédit de la vie politique française, l’historien Jean Garrigues a porté un regard lucide sur nos institutions. Cette soirée a également été l’occasion de témoigner notre amitié à Maud Gatel, conseillère de Paris, pour sa belle campagne législative. Si la victoire n’est pas là, la dynamique enclenchée promet d’autres rendez-vous.

En donnant un coup d’accélérateur à la vie politique – déjà rythmée par un certain court-termisme – la décision présidentielle de dissoudre l’Assemblée nationale nous place aujourd’hui dans une configuration politique complexe. L’incertitude domine.

Comment nous repérer dans cette nouvelle répartition des forces politiques ? En historien, Jean Garrigues nous exhorte à ne pas nous décourager. Sur le temps long, les exemples de coalitions sous la IIIe et la IVe Républiques n’ont pas eu que des défauts. Au moment de l'affaire Dreyfus, Waldeck-Rousseau constitue ainsi un gouvernement de Défense républicaine, qui va des modérés aux socialistes en passant par les radicaux, avec des personnalités aussi dissemblables que le général marquis de Galliffet (l'un des principaux auteurs de la répression de la Commune) et Alexandre Millerand, socialiste. Si les gouvernements étaient souvent renversés, les mêmes hommes ont tenu la barre. Des Aristide Briand, Waldeck-Rousseau, plus tard des François Mitterrand ou Georges Bidault ont œuvré pour le pays.

On voit à l’étranger, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse, une vie parlementaire rythmée par une culture du compromis et des équilibres à trouver. Pourquoi le tempérament français serait-il réfractaire à cette culture ? Pour Jean Garrigues, si toutes les grandes démocraties parlementaires fonctionnent grâce à l’art du compromis, il n’y a pas de raison pour que la France n’y parvienne pas.

Des trois blocs qui se dégagent aujourd’hui, aucun ne peut revendiquer à lui seul la majorité absolue. Aucun ne peut imposer son programme. Comme le préconise notamment notre Président François Bayrou, il faut donc que les différentes sensibilités politiques se parlent et s’accordent pour former une coalition, un arc républicain qui irait des socialistes aux LR, en excluant les extrêmes.

Sur des sujets écologiques, sur le sens du travail, sur les retraites, des terrains d’entente peuvent se trouver. Ainsi, Jean Garrigues trouverait intéressant qu’une coalition de ce type permette de remettre sur la table le projet démocrate de la retraite par points.

Force est de constater, pour l’instant, une incapacité des blocs à construire une coalition républicaine et responsable. Jean Garrigues le déplore, mais il pense qu’il faut laisser la situation infuser : d’ici peu, ils se rendront certainement compte qu’il y a là une nécessité et que l’intérêt du pays en dépend.

Un des grands problèmes de la vie politique française est la focalisation excessive des médias, des citoyens et des politiques sur l’échéance présidentielle. Tout le monde a les yeux rivés sur 2027, comme si cette seule élection déterminait notre agenda politique.

Pour Jean Garrigues, cette obsession présidentielle corrompt la vie politique, en transformant les partis en écuries de candidats. Maud Gatel abonde dans son sens : le rôle d’un parti ne se borne pas à sélectionner des candidats. Ils ont un rôle de formation, d’éducation et de sociabilisation. Le quinquennat a entraîné la vie politique dans un court-termisme regrettable. Et que les élections législatives aient lieu dans la foulée n’arrange rien.

La temporalité politique doit être repensée autrement. Il faut inventer, s’adapter à cette nouvelle donne politique. Selon Jean Garrigues, instaurer la proportionnelle intégrale serait bénéfique pour rééquilibrer et régénérer la démocratie.

Or, une partie importante de la population a voté pour le Rassemblement national. Il ne faut pas l’oublier. Comprendre les raisons de ce vote qui se banalise et s’étend à l’ensemble du pays est absolument impératif. Le fond de racisme demeure généralement présent, ou latent, dans ce vote. Mais le sentiment de déclassement, la baisse du pouvoir d’achat, le sentiment d’insécurité, sont des inquiétudes qu’il faut entendre.

Nombreuses, les questions ont porté sur l’importance de l’engagement politique, sur la nécessité d’instiller plus de démocratie participative tout en conservant le système représentatif, sur la souplesse de la pratique institutionnelle de notre Ve République.

La soirée s’est poursuivie par un buffet convivial, dans l’esprit ouvert et plein d’allant de cette campagne législative.

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