Retour sur le Démocrate Hebdo consacré à la culture
Mardi 30 novembre, l'amphithéâtre Jean Lecanuet accueillait notre second Démocrate Hebdo pour un thème cher au Mouvement démocrate, la culture. Animé par Maxime Bizzarri (JDem), Géraldine Bannier (députée de la Mayenne, membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation) et Laurent Garcia (député de Meurthe et Moselle, membre de la commission des lois), sont revenus pour nous sur leur action pendant les cinq dernières années.
Ce mardi 30 novembre, Joséphine Baker entre au Panthéon. Géraldine Bannier admire le parcours exemplaire de cette femme libre, courageuse, pleinement engagée dans la Résistance et dans la lutte contre le racisme. Le symbole est fort : ce n'est pas par discrimination positive que Joséphine Baker est panthéonisée, mais bien pour ses qualités propres.
L'attachement à la culture implique de reconnaître toutes les cultures, dans leur diversité. Aussi le Mouvement Démocrate est-il très attaché à la défense des langues régionales, des cultures locales. Préserver ces langues va de pair avec le souci de la langue française, le particulier et l'universel se répondant. Une circulaire va venir renforcer l'apprentissage immersif des langues régionales. Plus on parle de langues, et mieux on les maîtrise. De même, l'enseignement des langues anciennes, le latin et le grec, n'est pas réservé à une élite privilégiée. Géraldine Bannier, qui a été pendant 16 ans professeur de Lettres classiques, insiste sur ce point : les langues anciennes constituent un outil d'émancipation pour les élèves défavorisés. Car elles permettent d'acquérir une disposition essentielle dans nos sociétés trop guettées par la déraison : la rigueur.
Laurent Garcia revient sur le dispositif du pass culturel mis en place par le gouvernement. Il s'agit d'un nouveau rite, voué à s'étendre aux plus jeunes : 300 euros pour accéder à des biens culturels, ce sont quelque 641000 jeunes qui en ont bénéficié. Or, dès janvier, le pass sera élargi aux élèves de la 4e à la terminale. La pérennisation de ce pass prouve la réussite de cette initiative.
Durant le confinement, les librairies ont été fermées, et les citoyens ont ressenti un manque. Des actions pour aider cette profession ont été mises en œuvre. Des vocations de libraire se sont d'ailleurs révélées. Géraldine Bannier s'est battue pour la place du livre dans notre société. Elle a été rapporteur d'une loi sur le livre, pour distordre la concurrence entre les libraires et Amazon, pour renforcer l'équité entre les différents acteurs. Le prix unique du livre représente une réelle avancée. Trop souvent, les parents n'ont pas les moyens d'acheter les deux livres obligatoires demandés par l'école. L'aménagement des plages horaires des bibliothèques, les étés culturels, notamment pour les publics ruraux, ont été bienvenus et seront pérennisés en 2022.
Laurent Garcia aborde un sujet d'importance : rapporteur sur la modernisation de la distribution de la presse, il souligne la nécessité d'avoir une information pluraliste. On oublie souvent que le marchand de journaux n'a pas le choix de ce qu'il met en rayons. Cela doit changer. Le Mouvement Démocrate a œuvré pour une loi qui lui tient à cœur, les droits voisins pour la presse. Que signifie cette loi ? Tout simplement, la juste rémunération du travail. Il s'agit de forcer les Gafam à rémunérer les contenus qu'ils mettent en ligne. C'est la condition sine qua non d'une information de qualité. "Les Gafam se goinfraient sur le dos des journalistes" nous dit Laurent Garcia. Evidemment, les Gafam résistent et le combat n'est pas simple. Mais "nous pouvons vraiment être fiers de cette loi". Seule une loi énergique peut avoir de l'effet. La presse, c'est l'un des chevaux de bataille du Mouvement Démocrate depuis toujours.
Laurent Garcia nous parle également de la question épineuse des fake news. Délicate à définir, la fake news se présente comme une manipulation de l'information. Bien souvent, le complotisme s'appuie davantage sur les croyances que sur la raison. On sait, depuis Trump, à quel point la manipulation par l'électronique peut influer sur une élection.
On a pu, durant la crise sanitaire, entendre que la culture n'était pas "un bien essentiel". L'action du gouvernement, rapide, efficace et ciblée, prouve que ce n'est pas le cas. Essentielle, la culture constitue, en revanche, un bien fragile, qu'il faut constamment défendre et développer. C'est aussi bien la responsabilité des familles que de l'école.
La culture, c'est aussi notre patrimoine. Le loto du patrimoine, initiative originale et populaire, permet aux citoyens de se sentir un peu propriétaires des monuments, nationaux ou locaux. Cette année, pas moins de 462 millions d'euros, et 115 millions en plus sur 4 ans sont dédiés à la préservation du patrimoine. En 2019, les esprits ont été marqués, profondément, par l'incendie de la cathédrale de Notre-Dame. Sa rénovation à l'identique a commencé, sous la supervision du général Georgelin. Quand on pénètre dans l'édifice, il est impressionnant de voir ce que l'on est capable de faire en matière d'échafaudages.
Nombreuses, les questions de la salle et des internautes ont porté sur la concentration de la presse, naturellement problématique, sur le rôle de la culture dans l'apprentissage de la citoyenneté, sur la place des arts vivants.
La culture, l'éducation, le civisme sont intrinsèquement liés. Un grand merci à nos députés Géraldine Bannier et Laurent Garcia pour leur engagement.