📺 Revoir François Bayrou, invité de la matinale LCI

François Bayrou, président du Mouvement Démocrate, était l'invité d'Elizabeth Martichoux, dans la matinale LCI, ce mardi 2 juin à 8h30.

Bonjour François Bayrou.

Bonjour.

J'aimerais votre avis sur les premières réactions que l'on entend dans les entreprises, par exemple la compagnie Raynair qui veut baisser les salaires de 20 à 10 % de ses salariés ; à prendre ou à laisser, sinon c'est le licenciement. Il y a d'autres entreprises aussi qui annoncent vouloir baisser les salaires de leurs salariés. Yves Veyrier, le patron de FO, le disait sur LCI il y a quelques instants, il y a tout à craindre que les salariés trinquent, c'est cela l’après crise ?

J'espère que non. La crise dont on sait qu'elle va probablement être la plus grave que l’on ait connue depuis des décennies, et peut-être même depuis plus d'un siècle, cette crise-là, cela doit d'abord ouvrir à une réflexion partagée sur la reprise de l'économie.

Comment fait-on pour rendre au pays sa vitalité, son activité, ses carnets de commandes ?

Je ne crois pas que la baisse des salaires puisse être une réponse acceptable, car la baisse des salaires, cela casse le moral, cela crée une récession. Il y aura sans doute des négociations entreprise par entreprise, le Président de la République va rencontrer les organisations syndicales, il fait bien car les moments de crise sont des moments où il importe de rendre aux partenaires sociaux, de rendre aux organisations syndicales, leur place dans la réflexion de la nation, mais je ne crois pas qu'il faille s'orienter vers une baisse générale des salaires ; j'y serai opposé car les conséquences d'une récession sont aussi graves et même plus graves encore.

Vous condamnez les entreprises qui souhaiteraient avoir comme premier réflexe de baisser les salaires.

On se rappelle tout de même que les salaires précisément du privé, presque plus de 50 %, ont été soutenus par le chômage partiel. Emmanuel Macron va rencontrer les partenaires sociaux, mais que doit-il dire aux entreprises ? Il faut des contreparties à cet effort colossal, plus de 24 milliards de l'État en faveur des rémunérations dans le privé ? C'est possible cela ? Il faut des contreparties, des engagements ?

C'est l'effort de la nation, l'effort de tout le monde qui a permis de soutenir, par le chômage partiel au fond, la cohésion du pays, et imaginez que tous les salariés qui sont aujourd'hui au chômage partiel se soient trouvés au chômage, comme c'est le cas aux États-Unis, et vous voyez comme le climat se durcit aux États-Unis évidemment sur la question du racisme, mais aussi probablement sur la question du clivage de la société américaine, en tout cas je crois que l'important c'est que nous ayons en tête qu'il va falloir repartir, et repartir sans créer de récessions impossibles à maîtriser.

Et, sans créer de récession impossible à maîtriser, cela veut dire autant que possible, sauvegarder les salaires et sauvegarder l'effort des entreprises.

Pour ce qui est des salaires, évidemment, la réponse est dans l'intéressement, dans la promesse, l'engagement, le pacte qui fait que, lorsqu'une entreprise va mieux et lorsqu'elle fait des bénéfices, ses bénéfices doivent être partagés avec les salariés, pas seulement avec les cadres ou les actionnaires dont il est normal que chacun trouve sa rémunération et son intérêt, mais cela doit être partagé avec les salariés, et en particulier avec les salariés du bas de l'échelle.

Ce qu'avait dit Gérald Darmanin sur LCI il y a une dizaine de jours : passer par la participation pour permettre aux Français de garder de l'oxygène c'est de la bonne piste ? Participation, intéressement, il faut faire en sorte que toutes les entreprises redistribuent de cette façon ?

Je pense que l'intéressement est plus adapté - c'est technique, on ne va pas revenir sur le sujet. La participation c'est à plus long terme. L'intéressement, cela peut être à court terme.

Cette idée simple que, quand l'entreprise va bien, il faut que tout le monde en profite, y compris et surtout ceux qui sont en bas de l'échelle, pour créer la cohésion de cette communauté humaine qui est une entreprise alors, de ce point de vue là, c'est évidemment tout à fait essentiel.

Participation, intéressement, on en discutera. J'imagine que le gouvernement en discutera avec les partenaires sociaux, il aura bien raison de le faire. C'est une idée qui revient comme une antienne dans le débat politique français depuis des années et des décennies, mais peut-être maintenant le moment est-il venu de le rendre plus accessible, et si possible plus répandu.

Est-ce que les chefs d'entreprise auront changé d'habitude ? Je voudrais vous parler des niveaux de rémunération.

Le patron d’Air France KLM, Ben Smith, va toucher 800 000 € de bonus au titre de l'année 2019, pas 2020, celle de la crise.

Il se trouve que les Néerlandais ont voté contre en Conseil d'administration. Je cite : « Parce qu'il faut beaucoup d'argent des contribuables pour aider les entreprises et les employés dans cette crise, ce n'est pas le moment de défendre le bonus des dirigeants d'entreprise. »

Les Français, eux, ont voté pour. On rappelle qu'Air France va toucher 7 milliards d'aide publique et, du côté néerlandais, de 2 à 4 milliards.

Est-ce démagogique de dénoncer ce bonus au titre de l'année 2019 ou est-ce que cela vous choque ?

Je pense que la réflexion en cours à l'intérieur de l'entreprise doit prendre en compte cet effort incroyable que fait le pays pour soutenir 7 milliards. Je rappelle chaque fois car le calcul mental est quelquefois un peu éloigné que 7 milliards, c’est 7000 millions d’euros.

Cet effort-là, c'est un effort qui doit être équilibré par le fait que tout le monde soit raisonnable, y compris ceux qui, naturellement, ont à l'intérieur de l'entreprise les salaires ou les revenus les plus importants.

De ce point de vue, la réflexion au sein de l'entreprise Air France, et notamment celle que les Néerlandais ont poussée, est justifiée.

J'ai eu l'occasion, comme maire de Pau, d'avoir récemment un débat avec Air France qui n'est pas du tout fini.

Où en êtes-vous ?

Vous avez poussé un coup de gueule sur le nombre de liaisons car Air France veut passer de 10 liaisons quotidiennes à 2 liaisons hebdomadaires. Vous avez eu un résultat ou pas ?

Moi, je suis partisan d'une méthode simple qui est : aide-toi, le ciel t’aidera. Et, le ciel, Air France connaît bien.

Oui, la directrice générale d'Air France m'a appelé, on va se rencontrer, mais je ne lâche pas la situation, je ne peux pas accepter ce que vous venez de rappeler. Mais, sur quoi peut-être, il faut insister : sur Pau qui est à 850 km de Paris, à 4h30 en train, nous avions 9 ou 10 liaisons chaque jour par avion.

Air France nous propose royalement, à partir du 15 juin, 2 liaisons par semaine. On passe de 9 à 10 par jour à 2 par semaine.

Par mesure d’économie.

Oui, mais je considère que, recevant 7 milliards d'argent public, Air France n'a pas à faire des économies sur le dos des obligations de service public qui sont les siennes, car l’égalité des Français devant par exemple les déplacements, doit être garantie, et le gouvernement - Bruno Le Maire - avait fixé une règle extrêmement simple qui était : on va maintenir toutes les liaisons aériennes lorsque les villes sont à plus de 2h30 de train.

Nous, c'est 4h30, donc il n'y a aucune raison que l'engagement que l'État a demandé qui est un engagement de service public, ne soit pas respecté.

Vous avez bon espoir ?

D'abord, j’ai bon espoir qu'un jour Air France change d'avis, mais j'ai la volonté et la certitude que, tant qu’Air France en sera à des propositions aussi choquantes, nous allons tout faire pour soutenir une liaison avec Paris par d'autres compagnies pour que nos concitoyens, les habitants de cette ville et de cette région qui ont besoin de travailler, qui ont besoin de faire venir des entreprises, qui ont besoin de rencontrer leurs clients, les entreprises de cette ville et de cette région puissent disposer des liaisons aériennes auxquelles ils ont droit.

On dira : c'est un pari impossible à gagner. On verra. J'ai bon espoir que nous réussissions à créer cette offre alternative, si Air France maintient sa position.

On rappelle que vous êtes en campagne électorale, François Bayrou, à Pau pour votre réélection. On va en reparler, mais d'abord un mot de Gérard Collomb à Lyon. Il était à la peine après le premier tour. Il a annoncé, il est venu nous le dire sur LCI vendredi matin : alliance avec LR pour tenter de sauver la métropole et il va jusqu'au bout, il se retire au profit du candidat de droite François-Noël Buffet.

C'est la faillite d'un homme en fin de carrière politique, disent certains.

Trahison des valeurs d'En Marche a dit Stanislas Guérini, qui l'a fait exclure du parti.

Vous le comprenez ? Il y a une logique ?

Non. J'ai trouvé cette décision brutale et je trouve cette décision infondée.

Je voudrais reprendre en deux mots. Premièrement, Gérard Collomb, c'est un grand maire de Lyon. Les vingt dernières années, c'est un homme qui a apporté énormément à sa ville et qui a encore à apporter.

Deuxièmement, les principes qui sont les nôtres sont que, lorsqu'il s'agit d'élection locale, on soutient les alliances locales qui se mettent en place à condition qu'elles soient dans l’arc républicain - on va le dire comme cela - dans les sensibilités qui forment la démocratie, la République équilibrée en France.

Donc on soutient.

Troisièmement, je suis un peu perplexe, on va dire, car ceux qui prononcent des exclusions, si Gérard Collomb n'avait pas été là avec quelques autres pour soutenir la candidature d'Emmanuel Macron et pour apporter toute l'aide que l'on pouvait apporter, probablement ceux qui excluent aujourd'hui ne seraient pas là pour le faire. Et donc, je trouve que, de ce point de vue, les appareils politiques ont des logiques dont je me suis toujours méfié, pour avoir vérifié qu'elles ne sont pas excellentes. Je trouve qu'on est, de ce point de vue, à côté du respect que l'on doit à des hommes qui sont des hommes de valeur et à des principes de respect de la vie au plus près du terrain.

J'ajoute que François-Noël Buffet, la personne avec qui Gérard Collomb a choisi une alliance pour la métropole, c'est quelqu'un d'absolument respectable et que, de ce point de vue, je ne vois pas sujet à polémique.

Un mot : qu’en pense à votre avis Emmanuel Macron de voir son ami, vous l’avez rappelé, son pilier d'origine, Gérard Collomb, faire ami ami avec la droite, on le rappelle, dans une région présidée par Laurent Wauquiez ?

Tout d'abord, j'ai toutes les raisons de penser qu'Emmanuel Macron n'a pas changé d'avis sur Gérard Collomb et j'ai même des raisons de penser qu'ils continuent à se parler.

De ce point de vue, les liens de fidélité, d'après ce que je sais, ne sont pas rompus.

Ensuite, vous dites faire ami ami avec la droite, mais la droite, pas plus que la gauche, ce ne sont pas des citoyens de deuxième zone, ce ne sont pas des citoyens de second rang. On a besoin, dans le concert démocratique du pays…

C'est juste parfois un adversaire qui se situe comme le premier opposant et, en ce qui concerne Laurent Wauquiez, encore une fois, il s'est posé comme l'opposant numéro 1 et a tapé très durement sur Emmanuel Macron pendant la première partie de son mandat. C'est juste cela.

Pendant les campagnes électorales, il y a des positions qui s'expriment et qui sont excessives.

Pendant ou dans le feu du débat politique, il y a des positions qui s'expriment et qui sont excessives, mais pas plus que je n'ai jamais cru qu'il fallait avoir aucune alliance avec la gauche, pas plus je ne plaide qu'il ne faille aucune alliance avec la droite républicaine française.

J'ai toujours plaidé cela tout au long de ma vie, alors je vais le répéter devant vous.

Cela ne peut pas être perçu comme une forme de solidarité peu corporatiste entre grands maires de grandes villes de province qui ont été de l'aventure d'Emmanuel Macron ?

Stanislas Guérini qui parle de valeur, cela n'a pas de sens ?

Je pense que le mot est profondément inadapté. Les questions de valeur sont des questions graves et lourdes.

Elles touchent à la conception de l'être humain, elles touchent à la conception de la nation, elles touchent aux relations que l'on doit avoir entre concitoyens et à des choses aussi essentielles que la possibilité de vivre et la possibilité de vivre ensemble et de se respecter.

Donc le mot de valeur est inadapté.

Qu'il y ait eu des approches politiques différentes dans des situations politiques compliquées, moi en tout cas je n'ai pas envie de me faire Procureur et de lancer des condamnations et des anathèmes sur des gens dont, par ailleurs, non pas je crois, mais je sais qu'ils sont estimables, dont je sais qu'ils sont de grands élus qui ont énormément apporté à leurs villes et je n'ai pas envie quant à moi de m'inscrire dans ces affrontements que je considère en effet comme ne respectant pas l'histoire commune que nous devons avoir ensemble.

Et, pour le reste, je n'appartiens à aucun réseau de solidarité artificielle. Je défends des principes et je les ai toujours défendus depuis le début de ma vie politique. Cela m'a quelquefois d'ailleurs valu des difficultés.

Le parti présidentiel va échouer aux municipales dans des proportions assez cauchemardesques, François Bayrou : Paris, Marseille, Bordeaux. À Bordeaux, la rivière a retrouvé son lit si je puis dire, le candidat LREM va soutenir votre candidat à Bordeaux le maire sortant, Florian.

Bref, toutes ces villes, Lille, Lyon vont échapper à la République en Marche qui avait fait parfois des bons scores au premier tour de la présidentielle.

Cela ne peut qu'affaiblir Emmanuel Macron, ces résultats ?

Je crois que vous retrouverez que j'ai dit à votre micro qu'il ne fallait pas faire de la campagne des municipales une campagne d'étiquette politique nationale. Il fallait respecter la logique de la vie politique locale.

C'est très difficile d'implanter un parti nouveau dans des élections locales, c'est vraiment très difficile.

Tous ceux qui ont essayé, y compris moi, se sont aperçus qu'en effet cela présentait des écueils considérables, car les citoyens sont attachés à leurs élus. C'est comme cela. Ils les voient agir, ils les voient vivre, ils voient les résultats de leur action et ils ne sont pas disposés à en changer simplement parce que le vent souffle d'une autre manière.

Cette approche sur étiquette politique nationale, ce n'est pas la bonne approche. Il faut apprendre à faire confiance au terrain, là comme ailleurs. Il faut apprendre à faire confiance aux gens enracinés, là comme ailleurs.

Se réinventer, on saura dans quelques semaines ce qu’Emmanuel Macron réfléchit pour la fin de son quinquennat.

Il faut changer d'équipe ?

D'abord, c'est la responsabilité du Président de la République.

Oui, mais votre avis ? D’abord, vous le donnez, je pense, qu'est-ce vous dites, vous ?

S'il y a une chose au monde dont je suis sûr, c'est que dès que j'ai parlé au Président de la République d'un sujet, je suis pris d'une amnésie telle que dès que je me trouve sur un plateau, il m’est impossible de le citer.

Je ne vous demande ce que vous lui avez dit, je vous demande ce vous pensez, vous.

Ce que je pense, c'est qu'il n'y a pas de phrase plus profonde et plus engageante que celle qu'a prononcée le Président de la République quand il a dit : « Il faut se réinventer, et moi aussi. »

Qu'est-ce il faut qu'il réinvente chez lui ?

Il faut qu'il réinvente le lien entre la société et l'État. Entre le pays dans ses communautés, dans sa vie, depuis les associations jusqu'aux entreprises et les collectivités locales, il y a une sève qui ne circule plus venant de la base avec le sommet du pays.

Les décisions qui sont prises préparées au sommet, on a l'impression, surtout quand on est représentant de la base, un élu de la base, que ce sont des décisions prises trop loin et que l'essentiel ne circule plus.

Il faut réinventer cela et, de la même manière, il faut que se réinvente, surtout quand on est l'Exécutif, une manière de parler avec les Français, une manière d'être en contact avec les Français.

Le Président de la République a commencé à le faire. Il avait, en vérité, commencé au Grand débat après les gilets jaunes. On doit se souvenir que les gilets jaunes ont été un point de bascule. Le Grand débat et la promesse qu'il avait portée à l'occasion de l’élection et à l’occasion du Grand débat, je pense qu'il est nécessaire que cela prenne désormais un enracinement nouveau une force nouvelle dans la société française.

C'est difficile parce qu'on se bat contre les décennies ou peut-être même des siècles.

Ce qu'il y a de plus difficile dans l'existence, sans doute, c'est se remettre en cause.

Faut-il changer le Premier Ministre, François Bayrou ?

C'est la responsabilité du Président de la République et du Premier ministre, ils en parleront ensemble, il y a sûrement plusieurs hypothèses.

Ce n'est pas la question d'Édouard Philippe. Est-ce qu’on peut se réinventer avec le même Premier ministre ?

Je ne veux pas entrer dans ces spéculations-là car cela fait encore une fois des agitations.

Ce n'est pas cela la question. La question, c'est l’étape nouvelle qui va s'ouvrir et je veux dire un mot sur l'étape actuelle. Au fond, les questions ne sont pas éloignées.

On est en train trop souvent de céder à l'esprit de division. Chacun vient pour imposer sa vision des choses, son plan et cela éclate en petits groupes qui, en réalité, ne portent pas de philosophie différente ou, ce qui est estimable quand on a une philosophie différente, qu'on l'affirme, c'est bien, cela ne porte pas d'idées différentes, simplement cela défend des avantages de clan.

Or, l'esprit de division est mortel. Il n'y a pas de chemin le plus court pour aller au suicide politique que d'accepter les divisions internes, les guerres civiles internes qui, perpétuellement, sont hélas le lot de la vie politique française. Vous avez vu ce qui est arrivé au parti socialiste.

En tout cas, moi, autant que je puisse être entendu, je veux plaider pour l'esprit d'unité, l'esprit de solidarité.

L'esprit de division, notamment on le sait à l'Assemblée Nationale, au sein de la majorité, c’est ce à quoi vous faites allusion, sans doute, cela renforce aussi le Modem dans la majorité.

Une question simple, soyez clair, les Français ont besoin d'honnêteté, François Bayrou, êtes-vous prêt à faire partie d'une nouvelle équipe pour gouverner ?

Non. Ce n'est pas une hypothèse, et ce n'est pas mon hypothèse pour beaucoup de raisons. Je suis maire de Pau, je suis candidat au renouvellement de ce mandat à la Mairie de Pau, je suis à la tête d'une famille politique qui est une famille politique qui compte, vous venez de le rappeler, dans la vie politique française et je n'ai pas l'intention d’entrer dans des spéculations gouvernementales.

Merci beaucoup.

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