Sandrine Josso : « Je ne viens pas parler de moi, mais pour une cause qui me dépasse, que je porte pour les autres »
Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique et marraine de l'association M'endors Pas, était l'invitée d'Anne-Sophie Lapix sur le plateau de France 2 pour parler de son combat contre la soumission chimique dont elle a été elle-même victime.
Démission de Joël Guerriau : "Les Français ne comprennent pas que quelqu'un qui avait de la drogue chez lui soit toujours payé à ne rien faire"
Lundi, le sénateur PS de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, a publié une liste de 150 élus du département appelant Joël Guerriau à quitter son mandat de sénateur « sans délai » après les accusations qui lui sont faites d'avoir droguée la députée Sandrine Josso à son insu. Remerciant le "soutien" dont les élus de son territoire ont pu faire preuve, elle aussi souhaite la démission du sénateur.
Les citoyens me disent qu’ils ne comprennent pas pourquoi un sénateur qui avait de la drogue chez lui ne démissionne pas et est toujours payé à ne rien faire, et en gardant sa Légion d’Honneur.
Pour rappel, seul le Conseil Constitutionnel a la possibilité de prononcer la déchéance du mandat d’un parlementaire après le prononcé définitif d’une sanction pénale.
Mais l'élue de Loire-Atlantique souhaite revenir sur la raison de sa venue sur le plateau de France 2 : "Aujourd’hui, je ne viens pas parler de moi, mais pour une cause qui me dépasse, que je porte pour les autres". Sur la chaine du service public, elle rappelle la définition d'une soumission chimique qui signifie "être drogué à son insu par des médicaments ou de la drogue dissimulé dans un liquide ou de l’alimentation par un prédateur afin de diminuer notre vigilance et de nous agresser".
Et le phénomène ne doit pas être victime de clichés, dans lesquels Sandrine Josso avoue avoir cru avant d'avoir été droguée :
Dans 80% des cas, ça arrive dans la sphère privée. Dans 90% des cas, les agressions sont faites par des gens que l’on connaît.
Soumission chimique : "L’accompagnement médical, psychologique et judiciaire des victimes est aujourd’hui un parcours semé d’embûches "
La semaine dernière, la marraine de l'association M'endors pas a réussi à obtenir du gouvernement la reconduction de sa mission d’information sur la soumission chimique dont elle avait la charge avec sa collègue sénatrice RDSE Véronique Guillotin avant la dissolution de l'Assemblée nationale. Elle développe ainsi les objectifs de cette mission et son rôle sur différents axes car elle a fait le dur constat qu'aujourd'hui, "l’accompagnement médical, psychologique et judiciaire des victimes est aujourd’hui un parcours semé d’embûches et ce n’est plus possible".
Dans cette mission, il y a un surtout un axe de prévention : sur le plan judiciaire, médical et de l’éducation. Il y a aussi un axe de repérage car il y a une errance thérapeutique comme ça été le cas de Gisèle Pelicot.
Enfin, la députée fait part des différentes avancées en cours dans le domaine : la plateforme CRAFS qui accompagne la victime ou encore la création d'un kit de détection "pour faciliter l’accès à la preuve et le parcours de soin des victimes".