Sandrine Josso : "Un kit de détection de la soumission chimique serait le pire ennemi des prédateurs"

Sandrine Josso

Lors des questions au gouvernement du mardi 8 octobre, Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique a obtenu gain de cause pour la reconduction de la mission d'information sur la lutte contre la soumission chimique sous sa direction et celle de sa collègue sénatrice RDSE Véronique Guillotin. Pour le HuffPost, elle revient sur ses recommandations dans ce combat dont elle a elle-même été victime.

Le HuffPost. Parmi les mesures envisagées, vous parlez d’un « kit » d’urgence pour les cas de suspicion de soumission chimique. De quoi s’agirait-il ?

Sandrine Josso. Il s’agirait d’un kit que les pharmacies pourraient délivrer, sur prescription médicale, aux femmes qui pensent avoir été droguées, un « kit de détection » ou « kit du lendemain » avec des flacons pour recueillir l’urine, les adresses et toute la marche à suivre pour accéder à la preuve.

Il faut rendre ce kit très accessible. Car c’est le pire ennemi des prédateurs.

On peut imaginer qu’il contiendrait d’abord une liste de gestes à adopter, de numéros et de conseils. Par exemple, si une victime a été soumise chimiquement et violée, il faut qu’elle garde ses vêtements. Pas dans un sac plastique, parce que cela détruit l’ADN, mais dans un sac en papier. Il ne faut pas qu’elle se lave.

On pourrait y trouver un flacon, avec les coordonnées du bon laboratoire où déposer ses analyses d’urine, où faire des examens médicaux. Au niveau territorial, il y a des disparités. Là, on saurait directement où aller. Parce que si vous n’avez pas le bon laboratoire qui pourra interpréter vos résultats, on vous dira qu’il n’y a rien.

(...)

Vous pointez quelque chose d’important : le médecin, « s’il est formé »…

Évidemment. On l’a constaté avec Madame Pelicot : elle a subi une longue errance diagnostique, parce que les médecins généralistes et les médecins en général, même les spécialistes, ne sont pas formés à la soumission chimique. Donc ils n’investiguent pas dans ce domaine. Il faut qu’il y ait une formation obligatoire.

Car c’est quand même un comble : ils prescrivent des médicaments et ils ne sont pas formés à ça. Alors que le détournement du médicament est l’une des premières méthodes utilisées dans les cas de soumission chimique, d’après ce qui est indiqué dans les plaintes.

Vous évoquez aussi d’autres mesures, comme le recensement des victimes. Comment y parvenir ?

On a énormément de mal à recenser toutes les victimes.

Aujourd’hui, bien que les statistiques prouvent qu’il y a une augmentation des signalements, par exemple entre 2021 et 2022, ils ne sont enregistrés que lorsque les victimes portent plainte. Et elles portent très peu plainte, pour plein de raisons, parce qu’il y a énormément de freins. Ce kit du lendemain permettrait un meilleur recensement.

Dans le contexte du procès des viols de Mazan, est-il d’autant plus important que la France soit un exemple sur ce sujet ?

C’est une problématique de santé publique et la France doit bien sûr être pionnière.

Qui dit mission gouvernementale, dit mesures derrière. Mais tout ne passera pas par la loi. Ce procès, c’est un état des lieux de notre capacité à gérer toutes les violences sexuelles, tant sur le plan médical, judiciaire, social, que culturel. Et le bilan n’est pas bon. On ne peut pas se satisfaire de ce qui se passe au sein de cette salle d’audience.

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