Sandrine Josso : « La soumission chimique pour moi c'est en même temps un empoisonnement et un crime prémédité »
Pour l'émission Circo de LCP, Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique, revient sur son combat contre la soumission chimique dont elle a été victime il y a un an alors que le procès Pélicot vient d'ouvrir un débat public sur ce fléau.
Depuis un an Sandrine Josso mène un combat contre la soumission chimique. Elle est marraine et porte-parole de l’Association « M’endors pas » créée par Caroline Darian-Peyronnet, la fille de Gisèle Pélicot.
Je mène un combat pour les victimes. Je me dois, en cohérence avec la représentation que je porte, dire les choses pour les personnes qui ne peuvent pas avoir accès à cette tribune.
Leur objectif est de sensibiliser le plus grand nombre de personnes au fléau de la soumission chimique qui touche des milliers de femmes et d’hommes. L’arme la plus fréquente des agresseurs se trouve dans nos armoires à pharmacies. C’est le crime parfait quasiment indétectable.
La soumission chimique pour moi c'est en même temps un empoisonnement et un crime prémédité.
La priorité de la députée dans le cadre de la mission gouvernementale qu’elle mène avec la sénatrice Véronique Guillotin est de repérer et d’accompagner les victimes dans leurs parcours médical, judiciaire ou encore de reconstruction.
Il est impensable qu’il y ait des inégalités territoriales dans la course contre la montre que mène la victime dans les analyses toxicologiques pour prouver qu’il y a eu soumission chimique avant que les traces ne disparaissent de son corps.
C’est pourquoi avec l’Association « M’endors Pas », Sandrine Josso travaille avec des experts toxicologues à la création d’un kit du lendemain. Ce kit de détection serait facilement accessible dans toutes les pharmacies, partout sur tout le territoire et tout le temps grâce aux pharmacies de garde, et permettrait à la victime potentielle de faire des analyses et de se rapprocher rapidement de ceux qui peuvent l’aider (laboratoires, infirmières, associations etc ). Il y a urgence à faciliter et sécuriser l’accès à la preuve.
Pour cela, la création de la plateforme le CRAFS est une première avancée. C’est une plateforme de Santé Publique qui informe les victimes de soumission chimique de la démarche à suivre, des substances utilisées en soumission chimique, de leurs délais de détection, des analyses et autre recueil de preuve…Il y a même un numéro pour écouter les victimes et les orienter dans leur prise en charge. C’est essentiel.
Il faut faire un recensement des victimes, qu'elle veuillent porter plainte ou pas.
Sandrine Josso souhaite aussi améliorer la formation des professionnels (médecins, policiers, avocats …) et les sensibiliser au risque de la soumission chimique afin d’éviter toute errance de diagnostic, comme ce fut le cas pendant 10 années pour Gisèle Pélicot, et améliorer la prise en charge des victimes dans le cadre de leur parcours judiciaire.
Le procès hors norme qui se tient aujourd’hui à Avignon doit changer les choses et faire en sorte que la société entière se lève contre ce fléau.
C'est important de briser le silence avec ce procès.