Sandrine Josso : « Une victime sur deux ne se rappelle pas de ce qui lui est arrivé »
Sandrine Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique, est intervenue sur plusieurs plateaux TV, le dimanche 1er sur BFM TV et ce lundi 2 septembre sur RTL, pour s'exprimer sur le fléau de la soumission chimique, à l'heure où un procès pour viol collectif de 51 hommes sur une femme s'ouvre aujourd'hui.
Soumission chimique : « La protection de nous tous, de nous toutes, par rapport aux agressions sexuelles, se fait aussi avec les hommes »
Il y a quelques mois, Sandrine Josso a accusé un collègue sénateur, élu dans le même département, de l'avoir droguée à son insu, au cours d'une soirée dans le cadre privée. Ce que notre députée a vécu ce soir-là, c'est ce que de nombreuses autres femmes, notamment jeunes, vivent à leur dépens.
Il faut savoir qu'il y a une augmentation des signalements. Par exemple, entre 2021 et 2022, il y a une augmentation de 69 % de signalements.
Si une loi existe à ce titre, en punissant de 5 ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende les coupables, la députée de Loire-Atlantique s'est vu charger une mission gouvernementale pour établir des nouvelles solutions, davantage liées aux réalités du terrain, pour les victimes comme pour les professionnels. C'est la raison pour laquelle « cette mission, il faut à tout prix que je la poursuive [...], parce que les victimes l'attendent [...] et puis aussi pour tous les professionnels de santé », insiste Sandrine Josso. Les travaux issus de cette mission gouvernementale sont cruciaux pour percevoir les failles qui empêchent à une prise en compte de cette prédation du corps sur les victimes, « qui ne se sentent plus du tout en vie, elles sont ravagées. »
Il y a une chose dans un premier temps, c'est le recensement des victimes. [...] Ensuite, il faut faciliter l'accès à la preuve.
Les solutions concrètes à mettre en oeuvre résident en trois aspects : développer la formation des médecins de ville, gendarmes et policiers, améliorer l'accueil et l'accompagnement des victimes, investir dans de nouvelles techniques d'identification des substances chimiques, ce qui facilitera l'accès à la preuve également.
Néanmoins, Sandrine Josso alerte sur les difficultés de mise en place de telles mesures sur le « terrain ». L'enjeu premier est de prouver la présence d'une substance chimique dans le sang de la victime, « ce qui va être très compliqué pour elle, de trouver le bon laboratoire équipé d'une technologie adaptée dans les instituts médicaux légaux. Et ça, c'est seulement dans les CHU des grandes villes » complète-t-elle.
Notre responsabilité est de faire en sorte que les victimes portent plainte systématiquement et le plus rapidement possible, dans le même temps que nous souhaitons résorber les inégalités territoriales d'accès au parcours de soins adéquat dans ces cas-là.
Il est vraiment important que l'on comprenne les mécanismes de cette prédation. C'est toute une préméditation de la part des agresseurs.