Sarah El Haïry : "La rémunération va augmenter dans le secteur de l’animation"
Emilie Cabot pour Paris MatchSarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, fait le point pour Paris Match sur la pénurie d'animateurs en centres de loisirs ou en colonies, et annonce des mesures pour y remédier. Lire son entretien.
Paris Match. Vous venez de lancer une campagne pour inciter jeunes et moins jeunes à s’investir dans le secteur de l’animation. Pourquoi ?
Sarah El Haïry. Nous avons lancé le 11 juillet une campagne de communication sur les réseaux sociaux pour s’adresser à tous ceux qui ont passé le Bafa (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur, ndlr), récemment ou il y a plus longtemps en leur disant : « Venez cet été. Nous avons besoin de vous. Soyez celles et ceux qui permettent aux enfants d’accéder aux loisirs et aux vacances. » Avec le diplôme du Bafa ou un diplôme reconnu comme équivalent, ils peuvent trouver un emploi dès cet été dans des régions et des domaines très divers
Nous voulons dire à tous qu’ils peuvent être utiles et que le métier d’animateur donne du sens à sa jeunesse ou sa vie. On donne à des plus jeunes et l’on reçoit beaucoup aussi dans ces métiers du lien et de l’engagement.
La rémunération reste un élément très important pour les jeunes...
Les situations des animateurs diffèrent. Une majorité d’entre eux est rémunérée dans le cadre du droit commun, donc au minimum, au Smic (80,64 euros brut pour une journée de 7 heures, ndlr). Une partie cependant est rémunérée dans le cadre d’un Contrat d’engagement éducatif (CEE) qui prévoit aujourd’hui un minimum de 25,34 euros bruts par jour. Certains venaient me voir en me disant qu’ils auraient voulu consacrer leur été à encadrer des colonies de vacances, mais qu’ils y renonçaient au regard du faible salaire.
Le Comité de filière animation, mis en place il y a plusieurs mois, a permis d’engager des discussions à ce sujet avec les principales branches du secteur, qui se sont montrées très favorables à une évolution de la rémunération. Je suis très heureuse de pouvoir vous annoncer aujourd’hui la rémunération minimum des animateurs embauchés en CEE va doubler pour atteindre 50 euros bruts par jour de manière progressive à partir du premier semestre 2024. C’est une vraie reconnaissance.
Les vacances scolaires d’été viennent de commencer, quel est le point sur la situation ?
Le secteur de l’animation est un secteur qui recrute et il y a des besoins dès cet été. J’ai déployé plusieurs mesures notamment dans le cadre du comité de filière.
C’est un enjeu essentiel pour les plus jeunes, pour que l’été soit une chance d’épanouissement et d’émancipation et c’est une chance pour les demandeurs d’emploi.