Sarah El Haïry : "Le SNU crée beaucoup de débats, mais aussi beaucoup d’espoirs en termes d’engagement"
Sarah El Haïry, Secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel, Vice-Présidente du MoDem, s'est entretenu avec Ouest-France pour faire un point sur le Service National Universel. Lire son interview.
Ouest France : L’Élysée semble avoir renoncé, pour l’heure, à intégrer le SNU dans le temps scolaire à la rentrée prochaine. Vous confirmez ?
Sarah El Haïry : J’ai lu comme vous un certain nombre d’articles qui se référaient à des supposées décisions. Cette information n’est pas juste. Ma mission, c’est de continuer à construire ce projet. Nous n’avons annoncé aucune date. Je ne veux pas commenter le commentaire du commentaire.
OF : De nombreux lycéens, étudiants, professeurs, contestent le SNU par rapport au port de l’uniforme, à des rites militaires qui peuvent être présentés dans certains stages. Que leur répondez-vous ?
SEH : Le SNU a beaucoup été caricaturé. L’encadrement du séjour est constitué d’un trio entre l’Éducation nationale, l’éducation populaire et d’anciens militaires, qui apportent tous leur expérience et se complètent. Il y a, lors du séjour de cohésion, un apprentissage des valeurs républicaines, de la Marseillaise, des rituels républicains, qui ne sont pas réservés aux militaires. Et il n’y a, selon moi, aucune difficulté à ce que les valeurs que portent nos militaires fassent l’objet d’explications et de débats durant le SNU, au contraire. Après ce séjour de cohésion, certains font le choix ensuite de s’engager dans la réserve civile ou militaire. D’autres étaient déjà motivés pour aller vers des métiers d’engagement.
OF : Dans le climat social actuel, vous n’avez pas l’impression d’être en charge d’un dossier explosif ? De piloter un projet impopulaire ?
SEH : Neuf jeunes sur dix qui y participent sont satisfaits. Il est très critiqué par l’extrême gauche, par idéologie. Sur les réseaux sociaux, j’ai vu des vidéos de jeunes engagés détournées. C’est méprisant, alors qu’ils prennent de leur temps pour se former, rejoindre des associations. J’invite ces personnes à lire les témoignages des volontaires, de leurs parents. Ce dispositif créer beaucoup de débats, mais aussi beaucoup d’espoirs en termes d’engagement. Je défends les jeunes qui témoignent, et qui subissent du harcèlement sur les réseaux sociaux.