UR 2024 : Revivez le discours de clôture de Auguste Ott
Absent(s) lors de notre Université de rentrée ? Retrouvez l'ensemble des discours de clôture de cette édition 2024 !
Seul le prononcé fait foi.
« Concilier les exigences de l’idéal avec les possibilités du réel ».
Ces quelques mots, ils sont de Georges Bidault, figure historique de notre famille politique et Ministre des Affaires étrangères après la Libération, et ils sont extraits du discours prononcé à la conférence de San Francisco en 1945 et par lequel, alors, il résumait la tâche des rédacteurs de la Charte des Nations Unies.
Ces quelques mots, lorsque je les ai lu il y a quelques mois, j’ai été instantanément tenté de les sortir de leur contexte pour y voir une sorte de principe d’action qui nous est propre.
« Concilier les exigences de l’idéal avec les possibilités du réel » : voilà finalement un bon résumé de notre mode d’action pendant ce siècle de combats menés.
J’ai donc eu cette réflexion qui m’a traversé l’esprit avant de la mettre de côté. Et c’est cet été, après l’épisode de la dissolution, que cette réflexion embryonnaire autour de ces quelques mots m’est revenue.
« Concilier les exigences de l’idéal avec les possibilités du réel ».
Et j’ai d’abord pensé :
Est-ce que ce n’est pas sur cette promesse fondamentale, formulée avec d’autres mots bien-sûr, qu’a été acquise la victoire à l’élection présidentielle et la majorité parlementaire de 2017 ?
Est-ce que ce n’est pas sur cette promesse d’équilibre, entre les exigences d’un idéal et les possibilités du réel, que nous avons, aux côtés de nos partenaires, fait triompher l’idée du dépassement politique en France ?
Est-ce que ce n’est pas ce choix de méthode qu’on fait les français quand ils nous ont confié la responsabilité de la conduite des affaires du pays il y a sept ans de cela ?
Et si en cette rentrée 2024, nous sommes contraints de reconnaitre humblement que le soutien acquis en 2017 s’est effrité jusqu’à nous amener à la situation que nous savons, est-ce que ne n’est pas parce qu'un certain équilibre s’est rompu dans la perception des Français ?
Est-ce qu’aux yeux des Français nous avons réussi à « concilier les exigences de l’idéal avec les possibilités du réel » durant toutes ces années ?
Dans un contexte de sortie de la crise Covid et d’invasion de l’Ukraine, notre capacité à administrer au mieux les possibilités du réel a immanquablement fait la réélection du Président de la République en 2022.
Mais est-ce que les français ont perçu les exigences de notre idéal lors des élections législatives la même année ? Peut-être insuffisamment compte tenu de la majorité relative qui en a été le résultat.
Est-ce que les français ont perçu les exigences de notre idéal lors du débat qui a entouré la réforme des retraites ? J’en doute.
Est-ce que les français ont perçu les exigences de notre idéal lors de l’adoption de la loi immigration ? Je suis persuadé que non.
Je vous épargne la suite, les souvenirs sont encore frais dans nos esprits.
Alors, que faire à présent ?
Comme toujours, se remettre à l’ouvrage : Rappeler haut et fort les exigences de notre idéal.
Plus que jamais, c’est vitale à l’heure où une nouvelle page politique de l’histoire de notre pays est à écrire.
Et pour l’écrire, soit nous laissons ceux qui dans un réflexe pavlovien répète « l’ordre, l’ordre et l’ordre », soit nous assumons notre mission : Celle de rappeler l’exigence d’un idéal enrichi d’un siècle de combats.
Combat pour faire du Français un citoyen libre et éclairé. Combat pour une République pluraliste et démocratique. Combat pour une société tolérante et respectueuse. Combat pour un droit garant d’égalité et de justice sociale. Combat pour une Europe souveraine et pacifique. Combat pour une planète viable et durable.
Rien ne nous manque pour poursuivre ces combats.
Nous avons un mouvement et des élus enracinés, chère Maud, une représentation parlementaire, cher Marc et chère Marie-Pierre.
Nous avons dans nos rang des Ministres de premier plan, cher Jean-Noël, chère Geneviève, chère Marina.
Nous avons un chef, cher François, qui, dans le labyrinthe des possibilités du réel, n’a jamais cessé de tracer un chemin fidèle aux exigences de notre idéal.
Nous avons un mouvement de jeunesse qui n’a pas cessé de se densifier et de se développer ces dernières années et qui n’a jamais eu autant soif d’idéal.
Et à l’heure où je m’apprête à laisser les responsabilités qui sont les miennes à d’autres qui ne manquerons pas de le faire mieux que moi, je veux leur redire, aux Jeunes Démocrates en particulier, à quel point avoir été leur Président pendant quatre années a été un honneur et laissera en moi un souvenir indélébile.
Sur une note qui m’est enfin plus personnelle, je tiens à rappeler à François, qui n’est pas sans savoir que lorsqu’il y a un siècle, notre famille trouvait sa première expression parlementaire avec la formation du premier groupe « Démocrate » à l’Assemblée nationale, il a alors fallu un Balanant assez bruyant et assez gesticulant dans les couloirs du Palais Bourbons. Et d’un certain point, c’est plutôt rassurant de voir que les choses ne change pas.
Mais surtout, il a fallu pas moins de sept députés alsaciens, plus discrets et plus calmes, mais non moins efficace sans qui rien ne se serait fait.
Au moment de quitter mes fonctions nationales dans notre mouvement pour m’en retourner en Alsace, je tenais à vous dire à tous que lorsque vous aurez besoin à nouveau des Alsaciens, vous saurez où nous trouver.