UR 2024 : Revivez le discours de clôture de Bernard Cazeneuve

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Seul le prononcé fait foi.

Cher François, chère Maud Gatel, chers amis,

Merci infiniment de m’offrir l’hospitalité de ces lieux à l’occasion de votre Université d’été qui se tient en Bretagne et qui comme souvent lorsque les Universités d’été ou de rentrée se tiennent en Bretagne ou en Normandie, nous prépare à toutes les saisons.

J’ai été particulièrement sensible au mot d’accueil de François parce que je compte finalement, dans cette salle, et je m’en rendais compte en venant à votre rencontre, beaucoup d’amis. Je ne veux pas tous les compromettre en les citant, mais il y en a quelques-uns qui par leur talent, leur présence à l’Assemblée nationale, les missions qu’ils ont pu occuper par le passé m’ont particulièrement impressionné et marqué.

François, que je compte parmi mes amis et qui, à l’occasion de l’épisode des semaines passées a témoigné d’un engagement pour que je sois nommé Premier ministre, engagement que je n’ai pas trouvé dans l’ensemble de la classe politique, y compris parfois là où je pouvais m’attendre à la voir se manifester plus ostensiblement... Mais c’était sans doute le fait d’une incompréhension que les temps à venir contribueront à dissiper, j’en suis convaincu. Et puis je vois au premier rang également Jean-Louis Bourlanges. Je n’ai jamais eu l’occasion de lui dire la grande estime et l’admiration dans laquelle je le tiens. Il a été un président de la commission des Affaires étrangères exceptionnel. Sans qu’il le sache j’ai toujours prêté beaucoup d’attention à ses discours, et j’ai notamment été particulièrement marqué par le discours qu’il a prononcé sur la situation dans les Territoires sur le contexte qui prévaut entre Israël et les Palestiniens. Et je dois dire que j’ai trouvé dans ce discours énormément de lucidité et de mesure. Concernant la politique menée par Netanyahou qui est hautement condamnable, mais aussi concernant la nature du Hamas qui doit être qualifié pour ce qu’il est : une organisation terroriste et non pas une organisation de résistants qui viendrait, au motif que la cause palestinienne est juste, excuser les crimes abjects qui furent à l’origine des événements que nous connaissons et qui ont été commis le 7 octobre dernier. Enfin je salue tous les membres du gouvernement.

Si je les salue avec trop d’insistance ça fera des commentaires chez mes amis en sortant qui traduiront une nouvelle erreur d’appréciation sur l’endroit où je me situe et donc je les salue avec courtoisie républicaine. Chacun en leurs grades et qualités et je leur souhaite, parce que c’est cela aussi la tradition républicaine, de réussir dans les missions qui sont les leurs et dont je perçois l’extrême difficulté dans le contexte particulier où se trouve notre pays.

Enfin, François évoquait tout à l’heure ce que François Mitterrand avait pu dire lorsqu’à l’époque des Assises du Socialisme, en 1974, la deuxième gauche est venue rejoindre la première. J’avais à l’époque dix ans donc mes souvenirs ont la précision que peuvent avoir ceux de l’enfance, mais ce dont je me souviens et que c’était à une époque où l’on convergeait vers le Parti Socialiste. C’était une époque où par la personnalité de François Mitterrand, qui avait une épaisseur, une culture, une profondeur, une connaissance du pays à travers son histoire, ses paysages qu’il qualifiait lui-même de perception tellurique de ce que nous étions en tant que Nation, conduisait beaucoup d’hommes et de femmes qui n’avaient pas toujours été socialistes à venir rejoindre ce qu’il était depuis longtemps et sincèrement. Et lorsqu’on regarde ce qu’a pu être l’action de François Mitterrand s’inscrivant dans la continuité de l’action d’autres grand leaders socialistes (vous n’aurez jamais entendu parler autant des socialistes qu’aujourd’hui, mais en m’invitant vous saviez d’où je venais), François Mitterrand savait qu’en s’inscrivant dans la tradition de Jaurès, de Blum, de Mendes-France, inscrivait l’histoire de sa famille politique dans la grande histoire de la gauche de gouvernement.

Et donc je suis venu ici avec les convictions qui sont les miennes, mais je suis venu ici aussi à votre rencontre comme d’autres l’ont fait avant moi. Je pense à Jacques Delors, à Michel Rocard, dont on ne pouvait pas émettre de doute sur l’endroit à partir duquel ils parlaient, ni sur les convictions qui jalonnaient et avaient toujours jalonné leur chemin, mais qui avaient à l’esprit que PS ne voulait pas dire Posture Sectaire. Et donc oui, je vous le confirme, je suis de gauche, socialiste par histoire familiale, par conviction, par engagement, mais en même temps par lucidité je vois l’état de notre pays et l’état du monde. Je vois les risques qui se présentent à lui à un moment particulier de son histoire où l’extrême-droite est à ses portes, je vois des institutions affaiblies, un paysage politique morcelé et chaotique et je vois la responsabilité de tous ceux qui dans la République ont bien compris qu’un danger se présente à elle auquel il nous faut résister absolument et de toutes nos forces ensemble.

Alors il y a eu une dissolution ? Je ne reviendrai pas sur la décision qui a été prise de convoquer les électeurs pour des élections législatives. On ne va pas pleurer sur le lait renversé. Et nous n’allons pas non plus passer des heures à nous poser la question de savoir si c’était le moment et la bonne modalité. Mais ces élections se sont passées dans un contexte et elles ont donné un résultat. Et dans le contexte dans lequel elles se sont passées, compte-tenu du résultat qu’elles ont donné, nous avons, il est vrai, François Bayrou et moi, échangé de temps à autre, pour examiner les conditions dans lesquelles, compte-tenu de ce qu’avait été l’élection et le résultat, nous pouvions ouvrir une modalité de dialogue, de compromis, de discussion ont la République a grandement besoin pour essayer de faire en sorte que de la crise sorte un chemin, une espérance, une possibilité de construire ensemble quelque chose qui nous permette dans les années qui viennent d’éviter ce que nous redoutons à tout prix, et ce que les Français ont redouté avec nous au moment du scrutin, c’est-à-dire l’avènement de l’extrême-droite.

Alors sans m’attarder trop sur le sujet, et pour bien apporter la démonstration que nous avons convergé sur l’analyse, lorsque le résultat des élections a été donné nous avons vu que personne n’était en situation de gouverner seul pour appliquer l’intégralité de son programme. J’ai vu qu’au lendemain, quand je dis au lendemain, au soir même de l’élection législative, le leader maximo de la gauche, qui est un démocrate minimo, avait déclaré : « nous appliquerons l’intégralité du programme, tout le programme, sans conditions et seuls ». Alors j’ai plongé dans ma mémoire ; Je suis allé regarder les résultats électoraux depuis une quarantaine d’années et j’ai vu qu’en 1978, lorsque Michel Rocard pour qui j’avais grande considération était allé à la télévision pour dire que la gauche avait été défaite, l’Union de la Gauche avait fait une quinzaine de députés d epllus que le NFP à l’occasion des élections législatives qu’ils disaient avoir gagné en étant en situation d’appliquer son programme tout seul. Et j’ai trouvé qu’il y avait quelque chose de fondamentalement déraisonnable, après un scrutin où le danger avait été si grand, que de voir une formation qui avait fait un score tout-à-fait honorable qui l’a placé en tête des minorités, considérer qu’elle pouvait appliquer toute seule son programme en disant cela, se priver de la possibilité d’entamer le dialogue avec d’autres pour être en situation de diriger le gouvernement dans le cadre d’une coalition large permettant de transformer le cours des choses.

La situation eût été toute différente si à ce moment-là il y avait eu suffisamment de voix autonomes de celles de la formation qui domine la gauche pour dire : « Soyons raisonnables ! ». Nous avons tant à faire pour corriger des inégalités que nous avons vues inscrites dans les politiques mises en œuvre depuis quelques années et que nous aspirations à voir corrigées. Et notre rôle et de faire en sorte qu’elles puissent l’être autant que cela sera possible et de façon résolue et absolue. Nous avons tant à faire pour réconcilier le pays qui est divisé, fracturé. Et au sein duquel on s’emploie à vouloir instiller la culture de l’affrontement. Nous avons tant à faire pour réaffirmer les valeurs de l’Europe, du multilatéralisme, du droit international alors qu’il y a en Ukraine la situation que l’on sait et tant de morts dans les Territoires. Et on le voit aujourd’hui au Liban. Nous avons une telle responsabilité pour faire en sorte que les populismes de toute nature n’essaient pas d’imposer leur logique dans un pays où l’on sait que face aux difficultés nous sommes confrontés : la dette, les déficits, l’affaissement des principes et des valeurs républicaines, nous avons besoin de convergence, de compromis, de raison, de responsabilité, de crédibilité. Si le discours avait été celui-ci, alors tout aurait changé et tout serait devenu possible.

Mais il n’a pas été tenu, ce discours. Et lorsque par la convergence d’un certain nombre d’entre nous une solution raisonnable s’est profilée, il y avait bien des noms, je ne parle pas pour moi pour des raisons qui tiennent à des épreuves personnelles auxquelles j’avais été confronté je n’étais pas spécialement demandeur. D’autres auraient pu demander cela. Et si on m’avait fait le devoir d’exercer ces responsabilités, bien entendu je l’aurais exercée avec la plus grande abnégation et par devoir. Mais à ce moment-là, plutôt que d’essayer de construire ces convergences, on a préféré l’esprit de système à l’esprit de sérieux, le recroquevillement à l’ouverture, le sectarisme au compromis et alors que je suis accueilli ici comme je le suis aujourd’hui, dans d’autres Universités on ne m’a pas invité, on a simplement convoqué mon nom pour me faire citer au motif que l’excommunication doit devenir la modalité lorsqu’on a plus grand-chose à dire. (Applaudissements)

Alors n’applaudissez pas trop parce que la suite est sévère. Alors on en était arrivés à une situation tellement absurde, l’irrationalité, le sectarisme, les logiques de recroquevillement l’ayant emporté sur toute considération qui aurait dû nous conduire à penser d’abord à l’intérêt national, que nous nous retrouvons avec un gouvernement, alors même que les Français de gauche avaient voté pour des candidats de droite et des Français de droite pour des candidats de gauche pour éviter absolument le Rassemblement National (ça s’appelle Front Républicain), à la tête du gouvernement se retrouve un homme pour lequel j’ai respect et dont je ne souhaite pas l’échec, mais qui est le représentant de la formation presque la plus petite du Parlement en nombre de sièges et qui est la formation qui n’a pas participé au Front Républicain, qui se retrouve président du directoire alors que madame Le Pen est devenue présidente du conseil de surveillance. Joli résultat ! qui n’était pas celui auquel j’aspirais, et qui n’est pas celui qui correspond au résultat non plus du scrutin. Alors chacun a sa part de responsabilité. Chacun individuellement parmi nous a sa part de responsabilité.

Mais nous devons regarder l’avenir, et je voudrais terminer par cela. Nous avons devant nous des échéances qui se présentent. Elles seront difficiles. Ce sont celles des défis auxquels le pays est confronté et que le gouvernement actuel comme ceux qui lui succèderont auront sur le métier pendant de longs mois et de longues années. Et puis il y a des défis électoraux qui donneront un résultat plus ou moins contrasté correspondant plus ou moins à ce que nous souhaitons selon que les gouvernements qui auront à travailler d’ici à 2027 sauront affronter et relever ces défis avec pertinence, sens du rassemblement et sens des intérêts supérieurs de la nation.

Alors quels sont ces défis ? La justice sociale, la lutte contre les fractures territoriales qui appellent une mobilisation de l’État et un sens aigu et précis de ce que sont les inégalités, les fractures entre territoires, entre Français, qui sont devenues insupportables à un très grand nombre de nos concitoyens, qui les plongent parfois dans le désespoir et dans la colère et qu’il faudra bien corriger par l’amour que nous devons avoir de l’égalité et de la justice lorsque l’on dirige le pays.

Il y a la question de la république. Elle est essentielle. Ce ne sont pas simplement des mots qu’on fait tinter pour essayer de se donner bonne conscience ou de créer des rassemblements factices. Non ! Ces principes de la République sont essentiels si l’on veut apaiser, agréger et faire en sorte dans un pays ou l’État a existé avant la nation, ou la nation s’est incarnée dans l’État et où la République a donné à la nation un État, un creuset de valeurs qui nous ont permis de vivre ensemble, défendre la laïcité, la possibilité de croire, de ne pas croire. Et dès lors que l’on a fait le choix de sa religion, avoir la garantie qu’on pourra la vivre librement parce que l’État n’en reconnait aucune et protège chacun de nos concitoyens des pressions qui pourraient s’exercer sur eux en raison de l’obscurantisme religieux de tel ou te. C’est un beau combat, c’est un grand combat. Et considérer que ceux qui dans ce pays luttent contre l’islamisme, c’est-à-dire a pression qu’une petite minorité d’individus fanatisé commencent à faire peser sur les musulmans eux-mêmes, que ceux-là seraient islamophobes et que la laïcité serait une vieille valeur qu’il faudrait abandonner sur le bord du chemin alors même qu’elle est au fondement de l’universalisme français. Que c’est par la laïcité que nous avons affirmé notre appartenance à la civilisation humaine et que par cette appartenance-là nous avons fait des différences qui nous opposent les uns aux autres parfois ou nous différencient les uns des autres. Au contraire, le ferment de notre vivre-ensemble, parce que les valeurs auxquelles nous adhérons sont infiniment plus importantes que tout ce qui peut nous différencier en raison de nos appartenances religieuses, politiques, philosophiques. Il faudrait que nous abandonnions cela au bord du chemin.

Et lorsque nous le disons est qu’on appartient à la famille politique qui est la mienne alors on serait rétrograde, on aurait cessé d’être de gauche ! Car aujourd’hui, être de gauche ce serait entretenir le communautarisme comme on entretient des clientèles électorales qu’on veut cristalliser pour s’assurer le socle qui permet d’avoir l’espoir d’être présent au second tour de l’élection présidentiel contre madame Le Pen. Eh bien cet héritage républicain fait de fraternité, de laïcité, d’égalité, de foi dans la capacité de l’école à former des citoyens libres, c’est ce que nous avons en commun par-delà ce qui peut nous diviser. C’est ce qui fait que je suis aujourd’hui venu à vitre rencontre et c’est ce que nous devons défendre comme un trésor, comme un joyau que nul ne peut ‘autoriser à abimer.

Et puis il y a la nécessité de créer les conditions de la transition écologique. Produire, oui produire, produire sans détruire. Organiser la transition sans la décroissance. Faire en sorte que par la politique industrielle la décarbonation du logement, du transport, de la production soient possibles.

Et bien entendu il ne m’est jamais venu à l’esprit à aucun moment de considérer que l’on pouvait atteindre cet objectif en détruisant ce qui a été fait au cours des dernières années, à partir de 2012 puis au-delà de 2012 par Emmanuel Macron depuis 2017, pour renforcer l’industrialisation de notre pays, renforcer son attractivité, faire en sorte que nos entreprises aient une possibilité de produire mieux et de produire bien. Parce que l’on ne peut répartir, si l’on est assoiffé du principe de justice sociale, que ce que l’on a produit en créant les conditions d’une industrialisation se poursuivant.

Et puis il y a, je terminerai par cela cher François, l’Europe. La passion de l’Europe. C’est une vielle histoire entre démocrates-chrétiens, les sociaux-démocrates, entre tous ceux qui pères fondateurs de l’UE et issus de toutes ces familles... Alors que les guerres avaient ravagé pendant des siècles l’Europe et avaient fait souffrir ses peuples, avaient conduit à la pire des violences, à tout ce que l’humanité ne pouvait imaginer de monstruosité possible au moment de la Shoah... Il fallait réconcilier des peuples. Il fallait faire en sorte que le droit comme principe de régulation des relations entre les peuples, le doit international, le multilatéralisme dont l’Europe, dans son projet universel, était l’un des vecteurs, rende possible la paix pour longtemps et crée les conditions au sein du concert des nations du dialogue Nord-Sud, du respect entre les peuples, la condition d el’épanouissement de chacun et de tous.

Alors ce combat pour l’Europe nous l’avons en partage. Et l’on voit bien combien les populismes le remettraient en cause même si aujourd’hui ils dissimulent leur pensée anti-européenne en expliquant que l’Europe pourrait être autrement, qu’ils y sont malgré tout attachés, alors que tout témoigne dans leur discours et dans leur projet qu’ils voudraient la détruire, eh bien cette passion de l’Europe nous l’avons en commun. Nous l’avons en partage. Elle est aussi l’une des raisons (et s’il n’y en avait qu’une elle aurait suffi à me conduire à vos côtés aujourd’hui), cette passion de l’Europe elle est ce pour quoi nous devons nous battre.

Alors chers amis je termine par cela : il serait illusoire de penser que l’Union et le rassemblement nécessaires dont notre pays a besoin et dont il a toujours eu besoin dans les crises (et souvenons-,nous de cette ambition de rassemblement qui a toujours présidé à ce que le Général de Gaulle a voulu porter et faire au moment où notre pays menaçait de basculer et notamment à la fin de la IVe République... Souvenons-nous que ce rassemblement n’est possible que dès lors qu’on est capable de regarder au-delà de ce que sont les considérations d’appareil. Qu’on est capable de porter le regard au-delà de ce que sont les intérêts de ceux qui dans les appareils sont figés autour de la défense de leurs seuls intérêts. Et plutôt que d’essayer de rassembler des appareils entre eux, qui ont fait la démonstration de leur essoufflement, essayons de rassembler les Français autour des quelques principes et des quelques valeurs que nous pouvons avoir en partage, que j’ai essayé d’exprimer très imparfaitement parce que je ne suis pas le vedette du jour, c’est François et Marc qui vont s’exprimer dans quelques instants qui vont nous dire le chemin. C’est votre parti. Je suis simplement venu ici porter témoignage. Mais je suis aussi venu ici plein d’espoir parce que je cois que ce rassemblement est souhaitable et qu’il est possible. Et que s’il y a suffisamment de cœurs ardents dans notre République, pour faire en sorte que ce qui est possible et ce qui est souhaitable advienne, alors nous aurons bien mérité de la Nation.

La Nation dont l’unité et l’indivisibilité doivent être, par-delà toute considération, notre objectif. Parce que ce qui concerne la France dans le temps long de son histoire, c’est-à-dire les valeurs, les principes, les combats qui ont fait sa force et sa grandeur, sont les sujets que nous ne devons jamais perdre de vue lorsque les crises menacent ce que nous sommes en tant que nation.

Je vous remercie.

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