Camille de Ruielle, jeune élue roubaisienne pleine d'énergie et pondérée
Jeune conseillère municipale élue à Roubaix, Camille de Ruielle a vécu cette année sa première campagne. Pleine d’énergie, pondérée, réfléchie, la jeune femme nous parle de ses engagements. Portrait.
A 31 ans, ce n’est pas à la légère que Camille de Ruielle s’est lancée dans l’aventure des élections municipales. Cette décision implique un engagement fort, en temps et en réflexions. Camille de Ruielle s’est sentie bien accompagnée par le Mouvement démocrate dans cet apprentissage des codes de code de la politique et du langage de campagne. En décembre 2019, Le secrétaire général Jean-Noël Barrots’était d’ailleurs rendu à Lille pour répondre aux questions que tous les adhérents modem nord engagés dans la campagne pouvaient se poser.
Roubaix compte aujourd’hui 5 élus MoDem, qui forment un groupe lié par une forte solidarité.
Le groupe élu est composé de Frédéric Lefebvre, Arnaud Verspieren, Magali Gladysz, Julien Notre-Dame et de Camille.
Lorsque le Mouvement démocrate s’est allié au futur maire Guillaume Delbar, cela s’est fait sur la base d’un programme construit ensemble. En effet, le modem a intégré lors de cette mandature la majorité municipale, et quand Frédéric Lefevre, président départemental mais également chef de file du modem nord a passé un accord avec Guillaume Delbar, cela s’est fait dans la clarté et la cohérence. « On a bien trouvé notre place durant toute la campagne roubaisienne. Nous avons été écoutés. Je peux dire que nous avons tous été exemplaires. » estime la jeune femme.
Camille de Ruielle s’est toujours reconnue spontanément dans la vision du centre, avant toute forme d’engagement. Pourquoi ? Pour la part de concertation inhérente à ce juste milieu, qui refuse les clivages partisans systématiques. Parce que le MoDem, dès sa création en 2007, a témoigné du souci de la justice sociale. Parce que ce parti puisait ses racines dans la démocratie chrétienne, avec le respect des traditions dans le bon sens du terme. D’une famille gaulliste, diplômée de l’Université catholique de Lille Camille de Ruielle aurait pu être portée vers l’UMP, à l’époque, mais c’est l’aspect social, l’esprit de pondération du MoDem qui lui ont paru plus proches de ses préoccupations. A ce moment, la jeune fille faisait partie d’une association, participe à plusieurs maraudes, où l’importance du lien humain lui apparaît.
« Dès qu’on est dans l’idéologie, je vais me méfier. Dans bien des domaines, il ne s’agit pas d’être pour ou contre de manière binaire. Le progrès pour le progrès, ça n’a pas beaucoup de sens. En revanche, nier les évolutions naturelles de la société, ce n’est pas bon non plus. Nombre de questions méritent la réflexion, le débat. » Confronter les idées, c’est important. De ce point de vue, le Mouvement démocrate se distingue par sa maturité.
A Roubaix, Camille de Ruielle va s’occuper des luttes contre les discriminations, de l’égalité hommes-femmes, des seniors.
Ce sont de grands sujets mais, là aussi, il ne faut pas se laisser piéger par les belles idées, avec un schéma préconçu. Importe, avant tout, l’évaluation des situations particulières : c’est en écoutant, en évaluant comment les évolutions sont possibles, que l’on peut avancer. Il s’agit de bien cibler les actions, en ayant conscience que l’on ne change pas les mentalités en deux jours. Pour aider les chômeurs longue durée à retrouver un emploi, par exemple, il est plus utile d’accompagner de près, pendant deux ans, un petit groupe de 10 personnes, plutôt que de tenter d’en aider 100 d’un coup, sans prendre le temps de les connaître. Aider une personne, c’est parfois aider toute une famille.
En citoyenne, Camille de Ruielle est consciente de ce qu’implique son nouveau rôle :
Il n’est pas question d’agir pour les gens en se substituant totalement à eux. Ce qui compte, c’est qu’ils conquièrent ou qu’ils retrouvent leur autonomie.
La ville doit être un lien. Même en matière de politiques publiques, l’objectif est, à terme, de s’effacer un peu pour que les gens prennent leur vie en mains.
En plus de ses missions thématiques, Camille de Ruielle s’est vu confier un quartier roubaisien : Hommelet, se situe au Nord-est de Roubaix. Il ne fait pas partie des quartiers les plus difficiles, mais il y a beaucoup de choses à entreprendre pour améliorer la qualité de vie et les échanges entre les habitants. Roubaix souffre encore souvent d’une mauvaise réputation, qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui. Quartier par quartier, place par place, la mairie s’efforce de réaménager les espaces. Comment éviter qu’un espace vide devienne un lieu de deal, au moins durant la journée ? Comment réintroduire des espaces verts, créer des aires de jeux ?
Ces questions, Camille de Ruielle les soulève avec acuité. Les questions d’urbanisme ne seront pourtant pas dans son champ d’attribution pour éviter toute suspicion de conflit d’intérêt. En effet, Camille de Ruielle est négociatrice en foncier, un métier qui la conduit à rayonner dans les 90 communes proches de Roubaix.
La période est encore pleine d’incertitudes, entre la circulation de la Covid-19 et l’épisode de canicule de la semaine dernière. Aussi Camille de Ruielle revient-elle de la montagne, où elle a randonné pour faire le plein d’énergie. Dans les jours qui viennent, l’équipe municipale va préparer la rentrée et tracer ses feuilles de route. Mon principal trait de caractère ? « Je ne lâche rien » répond la jeune élue, et « je m’énerve très rarement. J’ai des lieux intérieurs où me ressourcer, quand c’est nécessaire ».