Université 133 : les racines du Centre
Olivia Leboyer, docteur en science politique à Sciences Po Paris, et Christophe Bellon, historien et vice-doyen de la Faculté de Droit de l'Université Catholique de Lille, reviennent sur les racines du Centre à l'occasion d'une vidéo d'Université 133, la fabrique des idées démocrates.
Olivia Leboyer
« La finalité d’Université 133 est de puiser dans l’histoire du centre afin d’affiner le regard centriste sur les grands enjeux contemporains et de voir comment sur un temps long on peut, aujourd’hui dans cette période de doutes et d’incertitudes, formuler des propositions politiques cohérentes et fortes pour l’avenir. »
Christophe Bellon
« De s’interroger aussi sur la culture politique centriste. Le MoDem a la place historique, je dirais, centrale dans le cadre du centrisme puisque, encore une fois, la légitimité, il la tire de son histoire. La culture politique du centre aujourd’hui n’a pas de raison d’être figée sur son passé même si elle s’enrichit de ce passé. Au contraire, à l’approche ou à la confrontation de ces grands enjeux, cette culture politique s’élargit, se développe. Mais encore une fois, elle reste marquée et fortifiée par le fondement historique qui est le sien. »
Olivia Leboyer
« Les libéraux du XIXe ont posé, défini des lignes de forces qui se retrouvent à l’identique dans le Mouvement Démocrate aujourd’hui. L’esprit de pluralisme, le goût de la délibération, le dépassement des clivages, la recherche de la justice sociale, la combinaison de défense de la liberté et souci de l’égalité. »
Christophe Bellon
« Le centre se distingue des autres mouvements politiques par une culture qui a toujours été une forme d’indépendance dans les votes qu’il a émis. Certes, le centre a connu un certain nombre d’alliances politiques desquelles il restait aussi dépendant mais in fine, le vote sur tel ou tel grand projet restait caractérisé par une forme d’autonomie. Donc, je dirais que d’abord il est un parti, une force autonome. Deuxièmement, le centre par rapport aux autres structures politiques a une approche qui reste largement non dogmatique, précisément parce que la culture politique qui a été la sienne lui a permis de construire un positionnement tout au long des décennies passées. Et puis peut-être une troisième marque de la singularité du centre, c’est le tempérament. Le centre, je dirais presque, vit de la diversité des personnes qui le composent. On peut le voir sur un certain nombre de projets de loi qui, aujourd’hui, ou de propositions de loi sont adoptés au Parlement. Il n’y a pas forcément une homogénéité exclusive des élus du groupe à voter dans le même sens. Et je pense que s’il y a une cohérence d’ensemble, il y a aussi une diversité qui la fait vivre. Et ça, c’est l’essentiel, je pense, dans une démocratie moderne. »