Bruno Millienne : "Il faut être pragmatique et réaliste sur l’immigration"
Le député des Yvelines, Bruno Millienne, était invité sur le plateau de France info dans le journal du « 19/20 info » le dimanche 5 novembre pour évoquer le projet de loi immigration dont le Sénat a débuté l’examen ce lundi 6 novembre.
Régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension : « En finir avec l’hypocrisie »
Le député des Yvelines a posé le cadre du débat sur la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension face à un député du Rassemblement national.
Il a notamment précisé :
Ceux qu’on veut régulariser, c’est ceux qui cotisent, c’est ceux qui sont intégrés, ceux que vous voyez à l’arrière-cuisine des restaurants ou dans les entreprises de BTP.
Il s’agit pour Bruno Millienne de « sortir d’une hypocrisie qui existe depuis trop longtemps » qui consiste à occulter celles et ceux qui « travaillent légalement dans notre pays mais sans voir leurs titres de séjour renouvelés ».
Il ajoute que « ces gens ne peuvent pas vivre dans une incertitude totale comme celle-là ».
Par ailleurs, cette mesure contenue dans l’article 3 du projet de loi ne cède en rien à une forme de naïveté sur les dérives qu’impliquent les arrivées illégales sur le territoire. Le porte-parole du MoDem assure « qu’il n’est pas question de régulariser ceux qui participent au travail au noir ».
Cette potentielle attribution est estimée entre 7000 et 8000 titres de séjour selon le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion. Qualifiée « d’appel d’air » par les oppositions de droite et d’extrême droite, le centriste du MoDem préfère temporiser et s’extraire de cette hystérie politique globale en expliquant « que chaque régularisation serait étudiée au cas par cas pour voir ceux qui correspondent aux critères fixés ».
Aide médicale de l’État : « Barrer d’un trait l’AME ne résoudra rien »
Interrogé sur la proposition de Gérald Darmanin de supprimer l’aide médicale d’État au profit d’une aide médicale d’urgence prenant en compte le traitement des maladies graves, les vaccins obligatoires et les grossesses, Bruno Millienne nuance cette idée en développant :
Si vous supprimez l’AME, ces gens malades se déplaceront par conséquent aux urgences. Or, ce n’est plus l’État qui paiera directement mais les hôpitaux qui grefferont une partie de leur budget, déjà dans le rouge, à destination de ces soins.
Ce phénomène s’explique très facilement pour le député MoDem qui rappelle « qu’un médecin soigne tout le monde, même sans papiers. C’est le sens du serment d’Hippocrate. »
Pour le porte-parole du Mouvement Démocrate, « il faut plutôt travailler sur l’attribution de l’AME ».
Plus largement, Bruno Millienne s’est associé à 25 de ses collègues du groupe Démocrate (MoDem et Indépendants) en signant la tribune portée par la Vice-présidente de l’Assemblée nationale et collègue, Élodie Jacquier-Laforge, en faveur du maintien du dispositif d’aide médicale de l’État.
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