Philippe Vigier : « Il y en a trop qui pensent à 2027 ; ce n’est pas 2027 dont il faut s’occuper, mais 2025 »
Philippe Vigier, député d’Eure-et-Loir et secrétaire général adjoint du MoDem, était l’invité de Christophe Barbier ce mercredi dans l’émission Le Barbier du matin de Radio J afin de revenir sur l’actualité politique.
Déficit : « À qui la faute ? À tout le monde depuis 1976 ! »
Les débats sur le budget 2025 proposé par le gouvernement ont fait couler beaucoup d’encre, et notamment le déficit qu’il faut désormais combler. Philippe Vigier se souvient du dernier budget à l’équilibre, celui de « Raymond Barre, qui doit se retourner dans sa tombe » face à l’état actuel des finances de l’État. Pour le député d’Eure-et-Loir, tous les gouvernements successifs n’ont pas réussi à redresser la barre.
Ce sont 60 milliards d’économie qui sont actuellement requis par le gouvernement, et pour les atteindre, le vice-président de la commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes appelle « chacun doit faire preuve de responsabilité ».
Les Démocrates avaient fait des propositions qui étaient équilibrées financièrement comme la taxe sur les superdividendes portées par Jean-Paul Matteï, la revente d’actions Cum Cum…
Le député Démocrate pointe également du doigt dans son entretien les girouettes du budget, c’est-à-dire « ceux qui versent des larmes de crocodile maintenant étaient les mêmes qui demandaient plus d’argent auparavant ».
Interrogé sur le sujet des retraites, système lui aussi déficitaire, Philippe Vigier rappelle que « nous, les Démocrates, nous avions demandé une de loi de finances rectificative au début de l’année 2024 » qui n’a malheureusement pas été proposée et qui aurait pu permettre des ajustements financiers.
Sur les retraites, j'estime que les petites retraites doivent être protégées. Celui qui a une retraite plus importante, il peut faire un effort.
Assemblée nationale : « La peur du chaos va retenir les socialistes de voter la motion de censure »
L’adoption du budget 2025 par la voie du vote s’annonçant encore plus compliquée au fur et à mesure des semaines d’examens des textes, le Premier ministre s’est exprimé sur la possibilité d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution afin de le faire adopter sans l’avis du Parlement. Une motion de censure pourra alors être déposée et votée, ce qui fait courir le risque au gouvernement actuel de tomber.
Pour Philippe Vigier, à ce moment, chacune des oppositions prendra ses responsabilités, et il pointe particulièrement le parti de Marine Le Pen :
Le RN prendra sa responsabilité. Ils nous expliquent que c'est un parti de gouvernement. Ils ont quoi comme alternative ? Ce n'est pas avec 143 députés que, demain, ils vont avoir une majorité et qu'il y aura une confiance.
De l’autre côté de l’hémicycle, le député d’Eure-et-Loir ne croit pas forcément au vote de cette motion de censure, ou du moins du côté du Parti Socialiste.
Je pense que la peur du chaos va retenir les socialistes, tous les socialistes ne la voteront pas à l’image du premier d’entre eux, François Hollande.
Enfin, notre secrétaire général adjoint se désole des comportements de certains de ses collègues, ayant un tout autre objectif que celui de faire adopter un budget : l’élection présidentielle de 2027. Il fustige même face à Christophe Barbier : « il y en a trop qui pensent à 2027, ce n’est pas 2027 dont il faut s’occuper, mais 2025 ».
Soit on fait entre 2025 et 2027 des réformes structurelles qui nous permettront de dégager des marges, soit ceux qui voudront uniquement concourir pour 2027, dès maintenant, sans rien programmer en termes de réorganisation structurelle, se réveilleront avec des lendemains très douloureux.