Daphné Ract-Madoux : "Nous avons 40 ans de retard sur la modernisation du rail !"
Daphné Ract-Madoux, Sénatrice de l'Essonne, est intervenue en Questions d'actualité au Sénat pour interroger le Ministre des Transports, Clément Beaune, sur le sujet de la modernisation du ferroviaire.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à Monsieur le Ministre des Transports,
Monsieur le Ministre, la France connaît aujourd'hui des grèves. Parmi les grévistes figurent les aiguilleurs du rail, ceux des Hauts-de-France aujourd'hui, mais ceux d'Occitanie les ont précédés au printemps.
Ils réclament des embauches parce que notre système est totalement obsolète. Il faut encore des personnes physiques pour assurer l'aiguillage des trains.
Sur ce sujet de modernisation du rail, nous avons 40 ans de retard.
Moderniser notre rail, c'est mettre en place de nouveaux systèmes de signalisation, à commencer par le système européen de gestion du trafic ferroviaire. C'est aussi regrouper la gestion des 2200 aiguillages, dont seize postes de commande centralisés du réseau digitalisé. C'est enfin numériser le système de gestion de transport pour combler cette lacune.
Un énorme effort d'investissement doit être consenti aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est-à-dire au pire moment puisque parallèlement, la flambée du coût de l'électricité plombe les dépenses de fonctionnement des autorités organisatrices de transport.
À titre d'exemple, en Ile-de-France, ce surcoût représente 950 millions d'euros pour boucler le budget 2023, l'essentiel de cette somme n'étant pas financé, le spectre récemment agité d'un pass Navigo augmenté à 100€ inquiète.
Je le dis ici car je sais que nous partageons tous ce point. Il n'est évidemment pas question de pénaliser davantage les usagers. Dans ces conditions, il est légitime de craindre un effet de vases communicants entre des choix d'investissement et de fonctionnement, ce dernier phagocytant le premier.
Ce faisant, c'est aussi une remise en cause de notre chemin vers la neutralité carbone car le report modal sur le train est un axe clé de la stratégie gouvernementale.
Aussi, Monsieur le ministre, avez vous identifié une telle menace, comment comptez-vous y répondre d'un point de vue budgétaire ?