Erwan Balanant : « Le bloc central est beaucoup plus proche des socialistes que les socialistes ne le sont des LFI »

Ce mercredi 15 janvier, Erwan Balanant, député du Finistère, était l’invité de la matinale de France Info. Au lendemain de la déclaration de politique générale de François Bayrou, il a salué un Premier ministre au style différent, mettant en avant une méthode fondée sur le dialogue et la concertation.

Réforme des retraites : « Faisons confiance aux partenaires sociaux »

Le député Les Démocrates a tenu à dissiper les ambiguïtés autour des annonces du Premier ministre sur les retraites :

On est vraiment dans des arguties sémantiques. François Bayrou a quand même dit – c’est une phrase, c’est dans son discours – qu’il mettait en place les voies d’une nouvelle réforme. Si ça, ce n’est pas une avancée ?

Il a insisté sur la nécessité de reprendre le dialogue sur les différents points de la réforme, notamment la pénibilité, les carrières longues et l’équilibre financier du système. « C’est tout l’honneur d’une démocratie de se dire qu’on va se remettre autour de la table et travailler », a-t-il affirmé, appelant à faire davantage confiance aux partenaires sociaux.

Après avoir ouvert cette voie, notre secrétaire général adjoint estime que « la balle est dans le camp des partenaires sociaux, des hommes et des femmes politiques qui travaillent sur le sujet » des retraites pour aller vers une amélioration du système souhaitée par tous, qu'il soit « juste socialement et équilibré financièrement ».

Censure : « Le pays a besoin de stabilité »

Interrogé sur l’hypothèse d’une motion de censure votée demain par une majorité de députés, notre élu breton a mis en garde contre une nouvelle crise politique :

Tout le monde est inquiet d’être sous la menace d’une censure. Mais au-delà, c’est cette instabilité qui est difficile.

Il a rappelé que celle-ci impactait directement les acteurs économiques et locaux en citant « les chefs d’entreprise, les agriculteurs, les élus locaux et les citoyens [qui] sont inquiets. »

Selon lui, la situation actuelle impose de dépasser les clivages politiques, qu'il juge « possible, et surtout nécessaire. La nécessité rendra la possibilité. » Il a également alerté sur les conséquences d’une nouvelle censure :

Dans ce cas, notre pays va aller au-devant de graves désillusions : les élus locaux n’auront pas la capacité de mener les projets en cours, et les chefs d’entreprise vont commencer à douter sérieusement de cette stabilité nécessaire à l’économie.

Enfin, il a salué l’ouverture du débat sur la proportionnelle, estimant que cette réforme permettrait d’apaiser le jeu politique en changeant la façon dont les accords électoraux pourraient se nouer :

Avec la proportionnelle, vous êtes élu non pas contre quelqu’un, mais sur vos convictions.

Erwan Balanant a conclu sur un appel au pragmatisme : « Je crois que le bloc central est bien plus près des socialistes que les socialistes ne le sont de LFI. » Une manière de relancer le débat sur une majorité élargie pour éviter la paralysie institutionnelle.

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