Jean-Noël Barrot : « Le cessez-le-feu à Gaza est un soulagement »
Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, était l’invité de RTL ce matin au lendemain d'un accord de trêve entre Israël et le Hamas à Gaza. Il salue une avancée majeure tout en soulignant l'importance d'un processus vers une solution politique durable.
Gaza : « Nous avons demandé la libération rapide des otages français »
« C'est un soulagement d'abord, c'est un accord auquel nous appelons depuis près de 15 mois. Et je souhaite que ce soit le chapitre final de cette guerre dévastatrice qui a trop duré », a déclaré Jean-Noël Barrot au micro de RTL. Le ministre espère que cet accord permettra notamment la libération des deux otages français encore détenus à Gaza, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi.
Il rappelle que la France a plaidé inlassablement pour leur libération depuis le début du conflit et que les contacts restent étroits avec leurs familles malgré l'absence de « de certitude, de nouvelles » sur leur état de santé.
Depuis de trop nombreux mois, nous n'avons pas de nouvelles. Nous espérons vivement qu'ils puissent nous revenir en vie et en bonne santé.
Concernant le rôle de la communauté internationale, il reconnaît une pression exercée sur Israël, notamment par l'administration américaine du prochain président Donald Trump :
Il y a un effet Trump, mais attention, rien n'est fait. Il faut que Israël, il faut que le Hamas respectent les termes de l'accord qui doit mettre fin aux hostilités et qui doit ouvrir la voie à une paix durable et juste dans la région.
Jean-Noël Barrot insiste sur la nécessité de voir au-delà de ce cessez-le-feu temporaire et d'œuvrer pour une solution à long terme qui apportera la paix dans la région :
Si ce cessez-le-feu est une bonne nouvelle et un soulagement, ça n'est que le début, si je puis dire, de la prochaine étape, c'est-à-dire un processus irréversible vers une solution à deux États.
Dans cette perspective, la diplomatie française reste active. Emmanuel Macron se rendra au Liban afin d’y confirmer les avancées obtenues ces derniers mois « grâce à l'implication personnelle du président, grâce à notre mobilisation, les hostilités ont cessé, le Liban s'est donné un président, un premier ministre, et même si tout cela est fragile, c'était inimaginable il y a encore quatre mois. »
Algérie : « Nous avons intérêt à aplanir les difficultés »
Concernant les tensions récentes avec l'Algérie, le ministre dénonce les décisions unilatérales d’Alger et insiste sur la nécessité de relations saines entre les deux pays.
Ni l'Algérie ni la France n’ont intérêt à ce que s'installe une situation de crise, de tension. Nous sommes des pays voisins, de grands pays de la Méditerranée, nous avons intérêt à aplanir les difficultés.
Toutefois, il rappelle que certains événements sont « inadmissibles », notamment l’expulsion d’un influenceur condamné pour des appels au meurtre ou encore la détention de l’écrivain Boualem Sansal. Interrogé sur sa réponse à cette actualité, Jean-Noël Barrot reste pragmatique :
Mon rôle n'est pas de mettre de l'huile sur le feu. Mon rôle est de régler les problèmes. Et ça n'est pas avec des effets de manche, des effets de plateau, que nous les réglerons.
Enfin, le ministre appelle à un retour à l'essentiel, aux « bonnes relations » entre la France et l'Algérie, en estimant « que le niveau de tension n'est pas à la hauteur de l'amitié et des liens qui doivent être ceux qui rassemblent » ces deux pays amis.