Erwan Balanant : « Il faut arrêter les enfantillages »
Au micro de Christophe Barbier sur Radio J, Erwan Balanant, député du Finistère et secrétaire général adjoint du Mouvement Démocrate, a commenté l'actualité politique.
Au début de l'entretien, notre secrétaire général adjoint est est revenu sur la présence du Premier ministre, François Bayrou, à Pau au lendemain de sa nomination. Une situation qui a suscité des critiques mais que le député appelle à relativiser.
Selon lui, cette polémique occulte l’essentiel :
Vous avez un Premier ministre ancré sur un territoire, ce qu’a voulu rappeler François Bayrou. Aujourd’hui, il est temps d’arrêter les enfantillages et de se concentrer sur les priorités.
Fustigeant les débats stériles, Erwan Balanant appelle à l’unité et à l’action face à la situation dramatique à Mayotte en rappelant l'essentiel : « ce ne sont pas les polémiques qui font arriver l’eau sur place ou reconstruire l’île. C’est le travail commun de toutes les forces politiques. »
Gouvernement : « Je souhaite un gouvernement équilibré »
Notre député du Finistère s’est ensuite exprimé sur la formation du nouveau gouvernement et les attentes autour de celui-ci.
La situation est difficile. Le Premier ministre, après sa passation de pouvoir, a montré une pleine humilité et conscience des défis qui nous attendent. Ce que les Français attendent, c’est que l’on arrête les enfantillages, que tout le monde se mette autour de la table et qu’on avance ensemble.
Pour Erwan Balanant, la formation d’un gouvernement équilibré est cruciale et « doit refléter l’Assemblée nationale, sans inclure les extrêmes, et permettre la représentation de la gauche, du centre et de la droite. »
Évoquant le discours de politique générale prévu pour le 14 janvier, notre secrétaire général adjoint rappelle que « les propositions viendront alors ». Il mentionne notamment le futur budget qu'il faudra construire et voter, qu'il espère être le « fruit de négociations et de compromis. »
Il met en garde contre toute précipitation : « Cette crise politique est née d’une volonté de nuire et de bouleverser le calendrier électoral. » En critiquant les manœuvres politiciennes de certains, Erwan Balanant souligne que les responsabilités de chacun sont en jeu, et vise notamment la gauche :
Si la gauche modérée dit « nous n’allons pas censurer de façon automatique », vous donnez à Marine Le Pen un pistolet chargé à blanc
Démocratie : « Vers une proportionnelle pour adapter nos institutions »
En répondant aux questions sur l’état de la démocratie française, Erwan Balanant plaide pour des évolutions institutionnelles.
La logique institutionnelle actuelle reflète un président sans majorité, qui ne peut pas se représenter. Nous ne sommes plus dans la posture jupitérienne de 2017. Mais le pays n’est pas condamné à la paralysie. Si chacun prend ses responsabilités, nous pouvons agir pour les Français.
Il milite notamment pour l’instauration d’un scrutin proportionnel, mesure portée par le Mouvement Démocrate depuis de nombreuses année. Considérant que « nos institutions doivent s’adapter aux transformations des pratiques politiques », il rappelle le fait que « tous les pays européens, à l’exception de la France et du Royaume-Uni, utilisent ce mode de scrutin ».
La proportionnelle permettrait de passer à une politique du compromis et de renforcer le régime parlementaire.
Citant Michel Debré, il rappelle que la Constitution de 1958 était initialement prévue pour un régime parlementaire fort. Face à la situation politique actuelle, il estime que « l’hyper-présidentialisation a peut-être atteint ses limites ».
Avec cette vision, Erwan Balanant appelle à une démocratie plus adaptée aux défis contemporains, basée sur la représentation, la responsabilité et la coopération entre forces politiques.
Je ne crois pas qu’il y ait de démocratie forte sans régime parlementaire fort.