Geneviève Darrieussecq : "Accompagner les aidants afin de les reconnaitre toujours mieux."
Geneviève Darrieussecq, Ministre déléguée en charge des Personnes handicapées, était l'invitée de l'interview politique d'Alix Bouilhaguet dans la matinale de Franceinfo. Revoir son entretien.
Notre Vice-Présidente s'est exprimée sur la Journée nationale des aidants et les questions autour de l'inclusion des personnes en situation de handicap.
Aidants : "Des avancées notables pour les aidants"
Il y a dans notre pays entre 8 et 10 millions d'aidants, et on ne connait pas le chiffre exact parce que beaucoup de personnes ne se considèrent pas comme aidants alors que ce sont des aidants au quotidien.
Il y a différents modes d'aidance, c'est-à-dire qu'on peut aider une personne âgée dans sa fin de vie, on peut aider une personne en situation de handicap hélas c'est sur un très long terme, et on peut aider aussi quelqu'un qui est malade donc sur un temps souvent plus court. Les modes de soutien sont bien sûr différents, mais il y a eu des avancées notables pour les aidants dans la stratégie 2020-2022.
Il y a une reconnaissance du fait qu'ils aident dans leur famille, qu'ils ont vraiment une fonction importante auprès de la personne aidée.
Il y a le congé proche aidant qui a été mis en oeuvre, l'allocation journalière du proche aidant qui a été mis en oeuvre également de 58,59 euros par jour. Hier, le Parlement a voté par exemple le sujet de la Validation des Acquis par l'Expérience, qui sera approprié pour les aidants qui pourront, par le fait qu'ils ont aidé et acquis une expérience dans ce domaine là, faire valoir cela pour potentiellement envisager un métier dans le soin ou l'aide aux personnages agées.
L'allocation journalière des proches aidants a une durée limitée de trois mois, et cela est véritablement adapté pour des personnes qui s'arrêtent de façon courte. Pour les personnes en situation de handicap, il y a des aides particulières pour les parents qui ont un enfant handicapé. Il y a bien sûr des aides également pour inclure cet enfant à l'école ou dans des structures qui peuvent aider la famille et décharger la famille.
Il faut reconnaître que c'est toujours un bouleversement dans une famille, toujours. Un bouleversement important, une vie qui change, effectivement un emploi que souvent on ne peut plus faire dans les mêmes conditions et avec la même liberté d'esprit également.
Nous voulons poursuivre une stratégie pour les aidants afin de les reconnaître toujours mieux, et surtout leur donner aussi des moments de répit, travailler sur le répit parce que les aidants sont souvent fatigués, n'ont pas le temps de se soigner, n'ont pas le temps d'avoir une vie sociale, et c'est cela qu'il nous importe de pouvoir faire en sorte de les aider avec ces structures de répit.
Inclusion : "Changer de regard sur le handicap"
L'enjeu était de taille de dire que nous voulions aller vers une école inclusive, et pourtant c'est ce qu'il faut faire. C'est-à-dire que les enfants en situation de handicap doivent aller à l'école, et nous avons fait beaucoup d'avancées dans les cinq années qui viennent de s'écouler avec aujourd'hui 430 000 enfants qui sont scolarisés, avec 130 000 AESH ces fameuses personnes qui aident ces enfants dans les écoles.
Alors il y a toujours des enfants certainement sans solutions, c'est vrai à chaque rentrée scolaire des remontées du terrain nous montrent cela, mais la grande majorité des enfants ont une solution, ont aussi des aides matérielles, c'est à dire aussi des outils pour pouvoir apprendre parce que certains c'est aussi ça qu'il leur faut. d'autres c'est aussi des méthodes pédagogiques des enseignants qui sont à adapter au handicap.
Toute cette palette d'outils nous permet d'accueillir de plus en plus d'enfants à l'école, cette année c'est 20 000 enfants supplémentaires qui ont été scolarisés. Le nombre augmente tous les ans, je veux saluer l'Éducation nationale qui fait cette inclusion de façon remarquable.
Nous avons encore des progrès à faire bien entendu pour répondre à toutes les situations, mais c'est un engagement de la nation qui est très fort auprès des familles et des enfants.
Sur l'emploi, beaucoup de dispositifs existent et il est vrai que le taux de chômage des personnes handicapées est encore trop élevé. Il a beaucoup baissé, passant de 18 à 14% mais il n'est pas à 7% qui est le taux moyen en France. Nous sommes dans un moment de plein emploi et je souhaite que les personnes handicapées participent à cette dynamique.
Les entreprises doivent changer de regard sur le handicap, il doit y avoir des référents handicap dans chaque entreprise de plus de 250 salariés, et il y a des dispositifs d'aides qui sont mis en oeuvre par l'AGFIP qui est une association qui permet de faciliter la mise en emploi des personnes en situation de handicap en adaptant les postes de travail, en adaptant les conditions de travail et des aides à l'emploi sont également présentes.
Il y a une palette d'outils que nous pouvons utiliser, et le Duo Day qui aura lieu bientôt au moins de novembre nous permettra aussi de donner de la visibilité aux personnes en situation de handicap dans l'emploi.