Geneviève Darrieussecq : "Je suis déterminée. Je sonne la mobilisation générale"

Notre vice-présidente Geneviève Darrieussecq a accordé un entretien à Sud Ouest quelques jours avant le second tour des élections législatives de dimanche pour lequel elle affronte une candidate du Rassemblement national.

« Sud Ouest » souhaitait organiser un débat entre vous et la candidate Rassemblement national arrivée en première position du premier tour. Elle s’y est opposée. Que pensez-vous de ce refus ?

C’est surtout un problème pour les électeurs. C’est un manque de respect. Il me semble que dans une démocratie, ils ont besoin de connaître les personnes pour qui ils vont voter. Une campagne, ce sont aussi les débats contradictoires. Là, il n’y a aucun échange. C’est ainsi.

À l’issue du premier tour, vous virez avec 9 points de retard (37,2 % contre 28,2 %). Comment abordez-vous ce deuxième tour ?

C’est difficile. Je prends ça très au sérieux. Pour cette raison, je n’étais pas exultante (sic) de joie dimanche dernier. Il faut rester très modeste et très humble.

Je suis déterminée. Je vous l’accorde, neuf points de retard, c’est important. Je sonne la mobilisation générale.

Comment expliquez-vous le poids du RN dans le département et en particulier sur cette première circonscription ?

Le RN, je ne sais pas, mais le vote RN oui. De façon assez brutale et assez importante entre les législatives de 2022 et les dernières Européennes. On a l’impression d’une grande vague qui arrive et qui déferle. On peut le constater dans toutes les circonscriptions, même si cela semble un peu plus le cas dans la première. Même la Chalosse n’y échappe pas.

Tout le monde a son explication mais qui n’est jamais une vérité. Certains évoquent le sentiment de déclassement. Pour d’autres, c’est le manque de services publics et d’accès aux soins.

Il y en a encore qui mettent en avant la peur et le sentiment d’être débordé par une immigration qui déferlerait sur les Landes, alors qu’elle n’existe pas aujourd’hui. Je n’arrive pas à mettre de raisons objectives…

Sont-elles les mêmes sur la côte ou à l’intérieur des terres? Je souhaite mieux comprendre ces ressorts et engager une vraie consultation citoyenne sur ce sujet, afin que les personnes qui choisissent ce vote donnent les raisons précises. Il faut entendre les choses et les comprendre. C’est le seul moyen pour sortir de cette ornière.

(...)

Figure de la majorité présidentielle, vous avez réussi à limiter la casse lors du premier tour, comment l’expliquez-vous ?

Les électeurs seraient plus à même de le dire que moi. Cela fait vingt ans que je suis engagée dans la politique. J’ai connu beaucoup de choses et beaucoup de responsabilités à tous les niveaux.

Je n’ai jamais changé. J’ai toujours respecté les personnes, sans jamais d’ostracisme. J’ai toujours démontré que j’aimais les Landes, que j’en ai toujours épousé les traditions et la culture.

Je connais l’entièreté du département. J’ai toujours travaillé pour lui. Je n’ai pas tout fait parfaitement, personne n’est sans défaut. Je suis satisfaite d’avoir obtenu ce score dans un contexte politique général compliqué.

Et en assumant votre appartenance à cette majorité ?

Je ne peux pas renier qu’on a créé 2 millions d’emplois, que l’on a aidé les plus vulnérables, que l’on a baissé les impôts. On n’a pas tout fait, certes. Il y a beaucoup de choses à faire, notamment sur le logement. D’autres sujets n’ont pas encore abouti. Le plus important est de ne pas donner un député RN dans les Landes.

Lancez-vous un appel à la mobilisation pour dimanche ?

Oui, et je dis bien dans les Landes. Je ne parle pas que de ma circonscription.

Je souhaite que tout le monde se mobilise. Il faut voter pour Lionel Causse dans la deuxième et pour Boris Vallaud dans la troisième.

(...)

Vous effectuez de nombreux déplacements. Les gens évoquent-ils leurs difficultés du quotidien ?

Sur le logement, il y a une vraie problématique. Les prix sont inabordables sur la côte. Les maires y sont attentifs. À l’intérieur des terres, il faut favoriser l’accès au logement. Il faut mettre en place des dispositifs pour trouver des solutions pérennes. Le fait de voter pour le RN ne va pas faire disparaître ces sujets.

L’insécurité est aussi un sujet de cette campagne. Y a-t-il une problématique landaise ?

Dans les Landes, on ne peut pas parler d’insécurité. Il y a de gros investissements du ministère de l’Intérieur.

Des recrutements ont été faits, des déploiements de gendarmerie ont été mis en place. Il va y en avoir trois supplémentaires dans le département (des brigades, NDLR). Les chiffres ont diminué, notamment avec les atteintes aux biens ou aux personnes. On n’est pas dans un département où on vit sans arrêt avec la boule au ventre. Il y a des mouvements politiques qui créent la peur chez les personnes, aussi.

Un des sujets récurrents de cette campagne est le pouvoir d’achat. Êtes-vous sensibilisée aux difficultés rencontrées par les Landais ?

C’est un sujet important. Bien sûr, j’assume que l’on a agi en augmentant les salaires ou en aidant les plus fragiles en matière énergétique. Cela touche tout le monde.

Il faut aller dans le sens d’une augmentation du pouvoir d’achat. Continuer à créer des emplois. Faire en sorte que l’on arrive à alléger certaines charges avec une diminution de 15% de l’électricité, très prochainement.

Les solutions ne sont pas chez le RN. Ils proposent de diminuer la TVA, cela ne va pas faire baisser les prix de 10-15%.

C’est un miroir aux alouettes. On a des propositions responsables et qui sont là pour aider les plus fragiles. C’est leur programme qui est une vraie insécurité.

(...)

Songez-vous à la défaite dimanche ?

Je n’envisage rien. Je n’envisageais rien pour le premier tour. Je ne mets pas ma tête au ralenti ni en surmultiplié. Je me suis astreinte à une campagne de proximité et pour convaincre, je reste mobilisée.

Moi, Landaise, je serais très attristée que nous ayons un représentant RN dans ce département qui est profondément républicain.

 

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