Geneviève Darrieussecq : « La carte vitale continuera de fonctionner »
Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins et vice-présidente du MoDem, était invitée sur le plateau de BFM TV ce matin du 4 décembre 2024, jour de la possible censure du gouvernement de Michel Barnier.
Censure : « Je me prépare à vivre une situation difficile pour le pays »
Invitée ce matin sur BFM TV, Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, a exprimé son inquiétude face à la motion de censure qui menace le gouvernement Michel Barnier. Pour elle, les responsables de cette situation font preuve d’une « totale irresponsabilité » et semblent davantage préoccupés par des « agendas politiques personnels » que par l’intérêt général :
Sur le terrain, c’est l’incompréhension. Il y a une fracture importante entre les agendas politiques des uns et des autres – je parle de la gauche, du Rassemblement national – et la volonté des Français d'avoir un petit peu de calme.
Tout en reconnaissant qu’elle ne peut pas anticiper l’issue du vote prévu cet après-midi, elle a tenu à rappeler les conséquences potentielles d’une telle décision :
Dans le budget qui est en cause dans cette motion de censure, celui de la Sécurité sociale, il y avait quand même 9 milliards de plus pour l'assurance maladie, dont 3 milliards pour les hôpitaux.
Refusant d’alimenter un climat d’angoisse, elle a toutefois rassuré sur certains points pratiques, comme la continuité des soins :
La carte vitale continuera de fonctionner, ceux qui sont malades pourront se faire soigner. C'est ça qui est important.
Budget de la Sécurité sociale : « Ce ticket modérateur représentait 350 millions d'euros »
Au cœur des débats budgétaires, la ministre a défendu les mesures prises pour maintenir un équilibre financier tout en protégeant les plus vulnérables. Elle a notamment évoqué les ajustements autour du ticket modérateur :
Je me suis battue pour ne pas envisager le ticket modérateur à 10 points pour la consultation médicale. Nous avons trouvé un chemin entre 5 points pour la consultation et 5 points pour le médicament.
Elle a également souligné l'importance de préserver une certaine équité entre secteurs public et privé sur des sujets sensibles, comme les jours de carence qui ont mobilisé lors de l’examen du texte :
Quand on cherche l'équité entre le secteur privé et le secteur public dans le nombre de jours de carence, ça ne me choque pas. Ce qui m'ennuie davantage, c'est qu'il n'y a pas d'équité dans les conséquences. Dans le privé, bien souvent, il y a une prise en charge par l'employeur ou par une prévoyance, et pas forcément dans le public.
Oppositions : « Nous ne sommes pas un pays avec des élus dans la co-construction et la coalition »
Geneviève Darrieussecq a aussi dénoncé l’attitude de certaines forces politiques, qu’elles soient de gauche ou d’extrême droite. Face à l'absence de dialogue, elle a plaidé pour une démarche constructive :
Je ne comprends pas qu’un parti de gouvernement comme le PS, que M. Hollande, ancien président de la République, soient dans les premiers à déclarer qu'il fallait faire tomber le gouvernement Barnier. C’est avec ces personnes-là, normalement dans l’arc républicain, que les choses pourraient se construire.
Pour la ministre, le temps est venu de dépasser les clivages afin de bâtir une coalition capable de répondre aux attentes des Français :
Il faut que nous ayons pour objectif de pouvoir réaliser une coalition qui, sur 4 ou 5 thèmes forts pour les Français, se met d'accord pour avancer et pour faire progresser notre pays.
En conclusion, elle a réaffirmé l’engagement de son mouvement politique : « Ne laissons pas tomber les Français. Avec mon mouvement politique du MoDem, je veux vraiment protéger les plus faibles. »