Marc Fesneau : « Le destin du gouvernement est dans les mains de ceux qui ont fait le choix à la fois du pire et de l'irresponsabilité »
Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du Mouvement Démocrate, était l’invité politique de France inter ce matin du 3 décembre 2024, au lendemain du déclenchement de l’article 49-3 de la Constitution par le Premier ministre Michel Barnier.
Censure : « Ceux qui votent la motion ajoutent du chaos à une situation déjà difficile »
Ce matin, sur France Inter, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale, a vivement critiqué les motions de censure déposées après l’utilisation de l’article 49.3 par le Premier ministre hier. Selon lui, ce choix est le reflet d’une irresponsabilité politique dans un contexte où la stabilité est essentielle.
Ce n’est pas dans les mains des groupes qui soutiennent le gouvernement Barnier, c’est dans les mains de ceux qui ont fait le choix à la fois du pire et de l’irresponsabilité. Il est encore temps de se ressaisir.
Dans un environnement mondial et national complexe, le président du groupe appelle donc à la responsabilité et ne cède pas à la fatalité. Pour lui, la chute du gouvernement reviendrait à « rajouter du chaos à une situation déjà difficile » mais souhaite le dialogue entre toutes les forces politiques, y compris celles qui s’opposent au gouvernement, en martelant que le compromis n’était pas un « gros mot ».
Nous n'y sommes pas, mais peut-être qu'il y a des signaux qui peuvent être envoyés encore, ne serait-ce que déjà en ne votant pas cette motion de censure.
À propos de la composition d’un nouveau gouvernement, avant même la chute de celui de Michel Barnier, Marc Fesneau souligne qu’il n’est « pas dans la politique fiction » et répète qu’il ne la souhaite évidemment pas. Face à un avenir incertain, notre premier vice-président indique que cette possibilité « n’est pas qu’une question d’hommes » tout en affirmant que notre Président, François Bayrou, « est dans cette disposition d'esprit » de compromis et de dialogue.
Cette responsabilité, il n'y a pas que le Premier ministre, il y a nous aussi, collectivement.
Oppositions : « On fait quoi après la chute du gouvernement ? On continue ce cirque ? »
Interrogé sur le rôle du Rassemblement national dans l’actuel blocage institutionnel, Marc Fesneau n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé l’influence grandissante de Marine Le Pen :
Elle a 145 voix à l’Assemblée nationale, c’est un quart de l’hémicycle. Marine Le Pen fait danser tout le monde.
Selon lui, cette situation découle de l’incapacité des autres groupes à s’unir sur des mesures concrètes, malgré des désaccords évidents qui ne devraient pas empêcher, là encore, le « compromis ». Il cite également le « Front républicain » mené lors des dernières élections législatives, mais affirme : « ça ne se termine pas le 7 juillet ».
Le président du groupe a également mis en garde contre la stratégie de confusion du RN : « Marine Le Pen joue à la confusion, à l’irresponsabilité. En fait, elle n’est jamais responsable de rien. Pour qu’elle soit responsable de tout, il faut que chacun prenne ailleurs la part du compromis qu’il faut faire. » Il a aussi insisté sur l’importance de dépasser cette obsession pour recentrer le débat sur les préoccupations des Français.
Ne critiquons pas seulement l'attitude de Marine Le Pen.
Marc Fesneau a appelé la gauche de gouvernement à prendre ses responsabilités : « Il va falloir qu’une partie de la gauche s’extirpe et s’arrache de la domination de LFI. Nous devons pouvoir parler avec les socio-démocrates, avec la gauche modérée, avec une partie des écologistes. » Convaincu que la gauche du Parti socialiste, embourbée dans une alliance toxique, a sa part de responsabilité dans l’instabilité annoncée, notre vice-président croit en un sursaut de ses élus.
La gauche a sa propre responsabilité. Elle n'est pas obligée de voter une motion de censure. Je n'en fais pas une unité.
Alors que le vote de la motion de censure approche, Marc Fesneau a conclu sur une note d’avertissement :
Ceux qui votent cette motion devront en assumer les conséquences. Le lendemain de la chute du gouvernement Barnier, on fait quoi ? On continue ce petit cirque ridicule ?