Geneviève Darrieussecq : "La pratique sportive doit être à disposition des personnes handicapées partout sur le territoire"
À 500 jours du début des Jeux paralympiques de Paris, Geneviève Darrieussecq, Ministre déléguée en charge des personnes handicapées a confié sa volonté de voir le sport se développer sur tous les terrains pour les personnes en situation de handicap. Entretien publié sur franceinfo.
franceinfo: sport : Que représente, pour vous, cette marque symbolique des 500 jours avant le début des Jeux paralympiques de Paris 2024 ?
Geneviève Darrieussecq : Déjà, nous mesurons que les choses arrivent vite ! Tous les acteurs mobilisés aujourd'hui dans la préparation de ce très grand événement international sur notre sol, le sont encore plus, on sent que les échéances arrivent. Nous restons vigilants concernant les infrastructures, l'accessibilité, l'héritage... mais il y a également en parallèle les athlètes qui se préparent. Je crois que c'est aussi important de les encourager et d'être avec eux.
Lors d'un récent point presse, vous évoquiez le fait que le sport participe à construire une société "qui se regarde différemment”. Selon vous, est-ce que ce regard de la société française sur le handicap peut véritablement être modifié grâce aux Jeux ?
Je le crois et j'y compte beaucoup. Je ne sais pas si c'est changer le regard ou combattre les préjugés, les idées reçues, et parfois combler l'ignorance autour du handicap. Car outre les handicaps visibles, moteurs, qui sont ceux majoritairement concernés par les Jeux paralympiques, j'espère que les Jeux seront l'opportunité de parler aussi de tous les handicaps dits invisibles, qu'ils soient cognitifs, intellectuels, psychiques...
Je serai attentive à ce que les personnes en situation de handicap soient mises en avant comme expertes, dans les médias, et que des journalistes en situation de handicap soient invités à commenter les Jeux.
C'est ce que j'attends de cet événement : cette connaissance pour certains, cette reconnaissance pour d'autres, et puis tout simplement la mise en avant de la diversité de notre société.
Quels sont les principaux enjeux sociétaux qui peuvent être portés par ce faisceau de lumière des Jeux paralympiques ?
Il y a un enjeu qui est mis en avant, c'est l'accessibilité.
Ce n'est pas forcément un domaine où nous sommes très en avance dans notre pays. On a une véritable ambition de rendre les espaces publics plus accessibles, de renforcer l'accessibilité des transports.
Je pense à la ligne 14 du métro parisien, à tous les transports en commun parisiens de surface, les gares qui sont rendues accessibles, les aéroports qui travaillent sur ces sujets, les enceintes sportives, le Prisme (équipement dédié à la pratique universelle du sport en cours de création à Bobigny)...
Je pense aussi au village des athlètes qui a été entièrement conçu en relation avec une équipe d'experts et d'architectes très mobilisés sur l'accessibilité pour laisser un héritage complet dans ce domaine. Nous franchissons déjà un palier. J'espère qu'après une pause due à la pandémie de Covid-19, qui a fait s'éloigner ces sujets d'accessibilité des priorités, nous pourrons remettre le focus dessus.
Le deuxième enjeu, c'est de montrer toutes les capacités des personnes en situation de handicap. Il y a les capacités physiques de nos athlètes, qui sont remarquables, mais aussi toutes celles des volontaires. Au moins 3 000 sur 45 000 d'entre eux seront des personnes en situation de handicap moteur ou intellectuel. La volonté est de mettre en avant une société où tout le monde compte.