Isabelle Florennes : « C’est ce que réclament les Français : des coalitions, casser les grands blocs »
Ce samedi 30 novembre, Isabelle Florennes, sénatrice des Hauts-de-Seine et porte-parole du MoDem, était l'invitée de BFM politique.
Budget : « Ce que je me demande, c’est ce que cherche vraiment le RN ? »
Invitée de BFM TV, Isabelle Florennes, sénatrice des Hauts-de-Seine et porte-parole du Mouvement Démocrate, a réagi aux débats budgétaires en cours, critiquant sévèrement l’attitude du Rassemblement National (RN). « Moi, ce que je me demande, et c’est le titre du livre de Jordan Bardella, c’est ce que cherche vraiment le RN ? », a-t-elle lancé, dénonçant les divisions qu’alimente le parti. Elle s’interroge notamment sur la stratégie de Marine Le Pen, qui, selon elle, « casse son image de personne respectueuse des institutions » qu'elle essaie de se construire depuis plusieurs années en votant la motion de censure et « mettr[a] le chaos dans les institutions ».
Isabelle Florennes a rappelé l’importance d’avancer dans la discussion sur le budget.
Nous, ce qu’on voudrait, c’est pouvoir voter et pouvoir assurer aux Français un budget.
Elle salue toutefois des avancées obtenues grâce au Sénat, notamment la suppression de la hausse de la taxe sur l’électricité, mais souligne la nécessité de trouver de nouvelles compensations financières. Sur la méthode, la sénatrice soutient l’approche du Premier ministre Michel Barnier qui a engagé des discussions avec toutes les forces politiques depuis le début de l'examen du budget par le Parlement.
Michel Barnier a raison de parler à tous les groupes politiques pour trouver un compromis. Aujourd'hui, il faut trouver un équilibre avec les groupes politiques de l’Assemblée nationale.
Mais elle regrette que les regards soient trop souvent tournés vers le RN. Elle rappelle ainsi la présence de « 66 députés du Parti Socialiste » qui ont eux aussi un rôle à jouer en dehors de leur accord du Nouveau Front Populaire, elle appelle même à de nouveaux compromis : « j’attends aussi de pouvoir discuter avec eux. »
Proportionnelle : « Nous n’en serions pas là si elle avait été mise en place avant »
Isabelle Florennes a également exprimé un regret majeur : l’absence de réforme pour introduire la proportionnelle dans le système électoral français.
En 2017, nous nous sommes alliés au président sur la promesse de mettre plus de justice dans le vote des Français – c’est ce que réclament les Français.
Pour le Mouvement Démocrate, l’introduction de la proportionnelle aurait permis d’éviter la polarisation actuelle des débats et aurait forcé les forces politiques au compromis, une pratique peu répandue dans notre espace politique français mais défendue et appliquée depuis le début par notre mouvement.
Nous sommes, au MoDem, sur un modèle différent que celui que défend maintenant le RN, c’est-à-dire sur une proportionnelle intégrale avec une mise en place au niveau départemental ou régional.
Selon elle, un tel système aurait favorisé la formation de coalitions et « cassé les grands blocs » qui, aujourd’hui, paralysent l’action politique.
La sénatrice s’est également montrée sceptique sur l’idée d’un éventuel référendum pour trancher la question budgétaire. « Je ne suis pas sûre que le président ait vraiment les moyens de déclencher un référendum sur le budget. » Pour elle, une telle option impliquerait d’être « en position de force », ce qui n’est pas le cas dans le contexte actuel.