Jean-Louis Bourlanges : "L’antisémitisme et la guerre sont les poisons contre lesquels il faut manifester"
Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts-de-Seine et Président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, s’est exprimé sur l’antenne de France Inter, samedi 18 novembre, au sujet du conflit israélo-palestinien afin d’établir un état des lieux de la situation.
Importation du conflit en France : « Nous avons une responsabilité historique à lutter contre l’antisémitisme actuel »
Invité pour s’exprimer sur quelques dimensions inhérentes au conflit israélo-palestinien, Jean-Louis Bourlanges a d’abord été interrogé sur la réalité de l’importation de cette guerre et des risques que cela engendre.
Nos amis juifs ont peur : peur d’aller à la synagogue, d’aller au restaurant, d’emmener leurs enfants à l’école et cela est terriblement angoissant.
Pour le député des Hauts-de-Seine, cette situation géopolitique crée de l’instabilité dans nos sociétés entre « une communauté arabo-musulmane qui est très sensible à la cause palestinienne » et « une communauté juive très légitimement liée à une situation d’extrême angoisse ».
C’est la raison pour laquelle « la manifestation contre l’antisémitisme était plus que nécessaire » juge le président de la commission des affaires étrangères. Il insiste sur le besoin « que les français se mobilisent et même encore un peu plus ».
S’agissant de la réaction européenne, Jean-Louis Bourlanges reconnaît « un manque de volonté et d’unité » alors qu’elle devrait soutenir ce qu’elle a dû faire au lendemain de la seconde guerre mondiale, c’est-à-dire « reconnaitre les autres pour assurer sa propre sécurité ».
Le nettoyage ethnique en Cisjordanie : « C’est une politique que nous, français, combattons »
Adepte de prises de position équilibrées sur le sujet, Jean-Louis Bourlanges ne cesse de condamner et dénoncer la logique meurtrière de vengeance menée par le gouvernement Netanyahu. Il rappelle la présence des colons en Cisjordanie qui « se livrent à la chasse des agriculteurs, paysans palestiniens de leurs terres ».
Moi j’appelle un chat, un chat donc ce qui se fait en Cisjordanie est une colonisation.
Ne parvenant pas à comprendre le but politique de cette guerre pour l’État israélien, l’ex député européen a confié que « le règlement de la question palestinienne par le vide est irréaliste et moralement inacceptable ». Selon lui, la guerre « ce n’est pas la loi du Talion » avant d’ajouter que « le seul objectif d’Israël est de rendre le territoire de Gaza inhabitable ».
Finalement, même « la destruction du Hamas sans prise en main sérieuse du destin de Gaza est une blague car dans 3 ou 4 ans le problème reparaitra », affirme le président de la commission des affaires étrangères.
Référendum sur l’immigration : « Cela ne permet pas de résoudre les problèmes migratoires »
Pour conclure cette émission, Jean-Louis Bourlanges a été questionné sur l’abandon du référendum sur l’immigration par le président de la République à la suite des assises de Saint-Denis en compagnie de la plupart des responsables politiques du pays.
Le député des Hauts-de-Seine a expliqué « ne pas être fan du référendum car cela antagonise énormément les raisonnements ». Très attaché à l’esprit hegelien, il se l’approprie en rappelant que sa philosophie est « la thèse, l’antithèse et la synthèse » mais que le référendum n’inclut seulement que « la thèse et l’antithèse ».
Autrement dit, « les référendums ne fonctionnent que quand tout le monde est d’accord ».
Toutefois, il reconnait que « les états européens ont du mal à contrôler les flux migratoires, non pas par indifférence mais par impuissance ». La solution à cette problématique passera par « des travaux pratiques concrets ».