Jean-Louis Bourlanges : "On ne s'en tirera pas avec des lois, mais en changeant les méthodes"
Jean-Louis Bourlanges, Député des Hauts-de-Seine et Président de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale, était l’invité du Grand entretien sur France Inter ce jeudi 23 mars
Emmanuel Macron : "Il y avait certainement des mots inutiles"
Face à Léa Salamé et Nicolas Demorand, Jean-Louis Bourlanges revient sur l’interview au journal de 13h d’Emmanuel Macron. Si cette allocution était attendue, il juge que certaines phrases n'étaient pas bienvenues comme sur "l'introspection de Monsieur Berger ou encore l’allusion à la foule". En revanche, il est satisfait du fond du discours du Président de la République notamment vis à vis de la réforme des retraites :
J’ai trouvé très convaincant l’analyse sur la réforme. Pour une fois on a eu, enfin, une défense des raisons de la réforme, rapide et très pertinente.
Cette explication a pu remettre à plat la nécessité de cette réforme, indispensable au maintien de notre système de retraite par répartition et conforme à l’intérêt fondamental du pays. Notre député des Hauts-de-Seine rappelle ainsi l’objet éminent de cette réforme : "mettre les Français qui ont plus de 60 ans en situation de travailler dans des conditions décentes, productives pour le pays et compatibles avec leur état de santé".
Une réforme, qualifiée de "vitale" par notre Président François Bayrou doit encore passer la validation du Conseil Constitutionnel. Ce prochain examen par Les Sages est très attendu. Le Président de la commission des affaires étrangères prédit d’ailleurs : « Je pense que le Conseil Constitutionnel va retoquer des éléments de ce projet de loi. L'opposition a raison de dire qu'il y a des cavaliers législatifs. Mais le Président a raison de dire que force doit demeurer à la loi ».
Mais il soutient aussi qu’après être allé au bout de cette réforme, il faudra ensuite que « s’ouvre le grand chantier de la reconstruction d’un lien fort entre le pays et le pouvoir ».
Gouvernance : "On ne s’en tirera pas simplement en produisant des textes"
Pour Jean-Louis Bourlanges, la situation actuelle est très inquiétante. Il soutient qu’"il faut que nous retroussions nos manches" et souhaite notamment qu’une nouvelle méthode de travail soit adoptée et qu’une écoute plus attentive de la population soit instaurée.
Dans son analyse des difficultés rencontrées aujourd’hui en France, l’essayiste identifie le non-fonctionnement de la société publique, qui ne remplit pas sa fonction. Face à cela, "on ne s’en tirera pas simplement en produisant des textes mais en changeant les méthodes de travail". Plus concrètement, il identifie les priorités :
Il faut mettre pleins feux sur tout ce qui relève de l’éducation, de la recherche, de l’intégration par l’école qui permet de régler le problème des immigrés, de l’ascenseur social, du défi technologique.
Finalement, pour reconstruire ce dialogue entre les Français et les décisions publiques, Jean-Louis Bourlanges estime qu’il faut "agir politiquement sur des sujets clairement perceptibles par la population, et pas toutes ces lois auxquelles on ne comprend pas grand-chose en vérité".