Jean-Noël Barrot : « Demain, à Bruxelles, nous allons prendre un nouveau train de sanctions envers la Russie »
Lors de son entretien au Grand Rendez-vous sur CNews, Europe 1 et Les Échos, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a en premier lieu abordé l’attentat de Mulhouse et la lutte contre le terrorisme, mais aussi l’aide publique au développement et les grands enjeux géopolitiques, de l’Ukraine au Proche-Orient. Entre fermeté diplomatique et volonté de coopération internationale, le ministre a défendu une « action vigoureuse » pour garantir la sécurité des Français et renforcer le rôle de la France sur la scène mondiale.
Attentat de Mulhouse : « Il faut attaquer le terrorisme à la racine »
Jean-Noël Barrot a d'abord exprimé sa solidarité avec les victimes de l'attentat de Mulhouse survenu la veille, et salué le courage des policiers municipaux qui ont interpellé l'assaillant. Face à cette nouvelle attaque, il a insisté au micro de Cnews, Europe 1 et Les Echos sur la nécessité d'une mobilisation renforcée contre le terrorisme islamiste, tant sur le sol national qu'à l'international.
Le terrorisme a pour foyer des pays instables, des États faillis. Si nous voulons nous prémunir durablement, il faut l'attaquer à la racine.
Il rappelle ainsi l'action de la France en Syrie, où le risque de résurgence de Daesh demeure après la chute du régime de Bachar al-Assad.
Dans cet objectif, il annonce avoir demandé aux 19 ambassadeurs concernés un rapport sur les difficultés de renvoi des étrangers en situation irrégulière, rapport qu'il présentera mercredi au Premier ministre pour des actions « vigoureuses ». Ce comité interministériel sera l'occasion de travailler tous ensemble : « tous les départements ministériels seront appelés à concourir à l'action du gouvernement pour maîtriser les flux d'immigration irrégulière ».
La diplomatie, souligne-t-il, reste la meilleure arme :
Mais la diplomatie, c'est toujours la bonne démarche, c'est toujours la première ligne de défense des intérêts des Français. L'alternative à la diplomatie, c'est la guerre.
AFD : « Une action qui sert les Français »
Le Journal du Dimanche a publié sa Une : elle se concentre sur les 15 milliards d'euros dédiés à l'Agence Française de Développement. Interrogé sur ces aides destinées à l'international, Jean-Noël Barrot veut dissiper les critiques sur l'efficacité de cette politique.
Cette aide permet de traiter des questions fondamentales pour les Français comme la lutte contre la résurgence du terrorisme et de Daesh en Jordanie.
Cette aide publique joue également un rôle crucial dans la maîtrise des flux migratoires. Il prend l'exemple de Mayotte, où l'immigration irrégulière est liée à la situation aux Comores :
Nous finançons des moyens concrets pour que les autorités comoriennes puissent maîtriser ces flux.
Enfin, afin d'assurer une meilleure transparence et efficacité, il annonce la création d'une commission d'évaluation de cette aide.
Ukraine : « L'Europe doit reprendre son destin en main »
En abordant les sujets internationaux, notre ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a tenu a évoquer la situation au Proche-Orient. Il a tout d'abord exprimé son horreur face aux atrocités du Hamas et son émotion envers les familles des otages et notamment la famille Bibas quia choqué l'ensemble de la communauté mondiale.
Tout cela est à l'image de ce qu'est le Hamas, une organisation terroriste qui porte une responsabilité historique dans ce conflit.
Il met en avant les efforts des pays arabes de la région pour élaborer un plan de reconstruction et de gouvernance à Gaza, excluant le Hamas.
Concernant la guerre en Ukraine et les discussions diplomatiques de Donald Trump, Jean-Noël Barrot prône une position ferme face à Vladimir Poutine et son « projet impérialiste ».
La méthode douce a été essayée, elle n'a pas fonctionné. Pour qu'il [Vladimir Poutine] négocie de bonne foi, il faut lui mettre la pression.
La France et l'Union européenne s'apprêtent ainsi à adopter de nouvelles sanctions contre la Russie ce lundi qui visera « des dizaines d'individus, d'entités, de banques, de navires, etc. ».
Ce lundi également, Emmanuel Macron sera à Washington pour rencontre le président américain. Lors de cette rencontre, notre vice-président souhaite une discussion franche entre les deux hommes :
Ça ne servirait à rien, si je puis dire, de se cacher derrière du jargon diplomatique ou des précautions excessives. Il faut se dire les choses entre alliés.
Dans ce contexte de reconfiguration géopolitique, il estime que l'Europe doit se saisir de l'opportunité offerte par le désengagement progressif des États-Unis :
Beaucoup de pays européens, pas la France, ont trop compté sur le parapluie américain. Il est temps pour l'Europe de reprendre en main sa sécurité, son destin.
Il évoque notamment les budget alloué à la défense par exemple, et souhaite ainsi « dépenser plus, dépenser mieux aussi. Parce qu'il n'y a pas que la quantité qui compte, il y a la qualité ».
Enfin, il martèle l'objectif de l'Europe, ce qui importe aux Français et Française : « c'est un traité de paix en bonne et due forme » pour instaurer durablement la paix en Ukraine.