Jean-Noël Barrot : « Je n'accepte pas qu'on vienne me donner des leçons sur les valeurs, quelles qu'elles soient, ici en France ou en Europe »

Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, s'est entretenu avec LCI ce dimanche 16 février pour partager son analyse des bouleversements mondiaux actuels et exposer la position de la France face à ces défis.

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La guerre en Ukraine a profondément redéfini les relations internationales et mis l'Europe à l'épreuve, particulièrement dans un contexte où les États-Unis multiplient les provocations à l'égard de leurs alliés historiques. Dans ce climat tendu, notre ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réaffirmé avec force sur LCI ce 16 février 2025 la position du MoDem et de la France face aux défis qui nous attendent.

Dans un entretien qui marque un tournant dans la position française, notre ministre a fermement dénoncé les tentatives de déstabilisation de l'Europe par l'administration Trump-Vance, les instigateurs de cette internationale réactionnaire qui trouve écho dans les partis européens d'extrême droite.

Je ne souhaite pas qu'elle y parvienne parce que ces thèses-là, ces thèses populistes-là, elles conduiraient inévitablement au démantèlement de l'Europe telle que nous la connaissons et donc à un affaiblissement de tous ces pays, de tous ces États.

Face aux propos infantilisants et condescendants du vice-président JD Vance à Munich lors de la Conférence pour la sécurité mondiale, Jean-Noël Barrot a incarné la fierté et l'indépendance française que nous défendons au MoDem :

Je ne me mêle pas des affaires internes des autres pays, et notamment quand ce sont des pays alliés, je vous le redis, sur les questions de valeur, je n'accepte pas qu'on vienne me donner des leçons, quelles qu'elles soient, ici en France ou en Europe.

Notre soutien à l'Ukraine reste indéfectible et concret, comme l'a souligné notre ministre qui rappelle que "les mirages que nous avions promis sont arrivés en Ukraine et volent dans le ciel ukrainien." Il poursuit en assurant que "nous allons continuer, chaque année nous avons été plus loin dans notre soutien militaire" en admettant "certaines contraintes budgétaires qui inévitablement s'exercent sur nous, nous allons continuer à le faire."

Cette position s'inscrit dans notre vision d'une Europe qui doit prendre son destin en main. Jean-Noël Barrot a clairement exprimé que "ce qui va changer, c'est qu'à court terme, nous devons garantir que la paix qui sera négociée et trouvée en Ukraine soit durable. Et à court terme, ce qui va se passer, c'est que les États-Unis vont très certainement revoir leur niveau d'engagement, y compris sur le plan géographique, dans l'OTAN." Il prévient sur les conséquences d'une telle reconfiguration, estimant que "tout cela, ça va appeler de notre part un vrai réveil et même un lien en avant pour prendre ce qui est à nous, c'est-à-dire notre place dans la sécurité du continent européen."

Au regard de la situation, notre ministre a posé un diagnostic lucide et sans concession :

Soit nous acceptons de prendre notre part et de faire en sorte que tout accord de paix qui soit trouvé soit entouré de garantie de sécurité, c'est-à-dire d'une dissuasion définitive de la menace [...] Ou alors nous restons aveugles à cette menace en soulignant que c'est une affaire ukrainienne et qu'une fois le cessez-le-feu intervenu, les problèmes disparaîtront. Et alors, un jour ou l'autre, nous serons entraînés dans la guerre.

Par ailleurs, cette vision d'une Europe forte et robuste s'inscrit dans un cadre plus large où elle a été profondément marquée par les crises migratoires de 2015-2016. Jean-Noël Barrot rappelle que « nos questionnements liés à cette question de l'immigration proviennent des grandes vagues migratoires de 2015-2016, venues essentiellement de la Syrie. » L'immigration est devenue la première ou seconde préoccupation des Français et de nombreux autres peuples européens. Il est crucial de ne pas laisser ce sujet sensible aux mains des extrêmes. 

Fort des enseignements tirés de ces crises, Jean-Noël Barrot affirme que « nous sommes beaucoup mieux armés que nous l'étions à l'époque pour gérer, absorber et maîtriser ces flux migratoires. » Cependant, au-delà de la question migratoire, l'Europe est confrontée à un autre défi majeur : la montée des partis populistes et extrémistes. Jean-Noël Barrot soulève la question cruciale : comment faire reculer l'extrême droite populiste, dont le projet est le démantèlement de l'Union Européenne ? Il insiste sur la nécessité du dialogue et du pluralisme, affirmant qu’« il n'y a pas besoin de pare-feu » dans le débat démocratique.

Il y a une internationale réactionnaire [...] qui s'est constituée et qui tente ou qui voudrait essayer de changer le débat dans l'Union Européenne. Je ne souhaite pas qu'elle y parvienne, je ne crois pas qu'elle y parviendra parce que ces thèses-là, ces thèses populistes-là, elles conduiraient inévitablement au démantèlement de l'Europe telle que nous la connaissons et donc à un affaiblissement de tous ses pays, de tous ses États. 

Enfin, la liberté d'expression est indispensable à notre démocratie bien qu'elle doive être encadrée : propager la haine, discriminer des catégories de personnes ou faire l'apologie de meurtres sont autant de motifs qui n'entrent pas dans le champ de la liberté d'expression, contrairement à ce qu'avancent les libertariens emmenés par Elon Musk. À ce sujet, Jean-Noël Barrot insiste sur l'importance de garantir que « la liberté d'expression ne soit pas la liberté du plus fort. » Il est donc crucial d'établir des limites pour assurer que toutes les voix puissent s'exprimer équitablement.

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