Jean-Noël Barrot : "La France est reconnue comme un gisement de talents dans l'économie numérique"
Raphaël Balenieri, Florian Dèbes, Charlie Perreau pour Les Échos
Jean-Noël Barrot dit qu'il sera attentif aux start-up touchées par la dégradation de la conjoncture. La mise en oeuvre du DSA/DMA, l'ouverture du marché du cloud et la qualité de la fibre figurent aussi sur sa feuille de route. Entretien dans Les Échos.
Rentrée chargée pour Jean-Noël Barrot, le nouveau ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécoms. Deux mois après son arrivée dans le gouvernement Borne et alors que son mandat de député sera en jeu dans sa circonscription des Yvelines début octobre, le centriste MoDem a déjà de nombreux dossiers chauds qui l'attendent. Tandis que le contexte économique se dégrade et qu'une pénurie d'énergie menace, il multiplie les rendez-vous avec l'écosystème du numérique.
Les levées de fonds se tarissent et les valorisations baissent. Comptez-vous mettre en place des mesures pour soutenir la French Tech ?
Jean-Noël Barrot - Il faut être vigilant envers certaines pépites qui ont des technologies uniques. Elles ne doivent pas pâtir du tarissement des financements. Pour autant, depuis cinq ans, l'écosystème s'est considérablement musclé, des licornes françaises ont une renommée mondiale, les grosses levées de fonds se sont multipliées. Le premier semestre 2022 a d'ailleurs été un record en termes de financement. C'est une bonne nouvelle car cela va permettre de traverser cette période d'incertitudes.
Cet été, nous avons engagé un examen de la situation des entreprises innovantes, en particulier celles qui figurent au Next40 et au FT120. Ce qui remonte, pour le moment, c'est que les start-up ajustent leur modèle d'affaires mais avec confiance. Elles nous disent avoir dix-huit à vingt-quatre mois devant elles. Je serai attentif à celles qui pourraient rencontrer des difficultés. Cette crise du financement ne doit pas remettre en question la qualité d'innovation de la French Tech.
Le recrutement reste un sujet important dans la French Tech. Quelles mesures faut-il passer en priorité ?
La France est reconnue comme un gisement de talents dans l'économie numérique. Le président de la République a déjà donné l'objectif de former 400.000 professionnels du numérique à horizon fin 2027. Nous faisons un état des lieux de l'offre de formation. Il faut aussi identifier les maillons manquants comme la féminisation des filières, des formations et des métiers du numérique.
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