Jean-Noël Barrot : « L’agresseur, c’est la Russie de Vladimir Poutine. L’Ukraine est en situation de légitime défense »
Notre ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, était l'invité politique de Sonia Mabrouk pour Cnews et Europe 1 ce mercredi 20 novembre 2024.
Ukraine : « Ces missiles de longue portée s’inscrivent dans une logique de légitime défense »
Alors que les États-Unis viennent d’autoriser les Ukrainiens à utiliser des missiles à longue portée sur le territoire russe « dans une logique de légitime défense », Vladimir Poutine vient lui d’élargir les possibilités de recours à l’arme nucléaire au 1000e jour de son offensive, qui est « de l’ordre de la rhétorique » pour Jean-Noël Barrot.
Dans cette montée en puissance depuis plus de 2 ans, notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères tient à rappeler que « l’agresseur, c’est la Russie de Vladimir Poutine. La seule escalade est celle de la Russie. » Il appelle tout de même le président russe à revenir à la raison et à la responsabilité.
Il faut bien avoir à l’esprit que chaque fois que la Russie gagne 1 kilomètre carré, c’est la menace qui se rapproche de nous.
Dans cette guerre, la Russie est loin d’être en position de force. Jean-Noël Barrot souligne que « Poutine a englouti toutes les ressources de son pays, il a asphyxié son économie. Il est même obligé de supplier la Corée du Nord, au mépris du droit international, pour aller chercher des soldats là-bas qu’il n’arrive plus à mobiliser chez lui ».
Enfin, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir de la première puissance économique mondiale en janvier prochain inquiète également quant au soutien des États-Unis à l’Ukraine. Jean-Noël Barrot se veut plus rassurant en se disant ne pas être « de ceux qui croient que Donald Trump abandonnera les Ukrainiens en rase campagne parce que ce serait consacrer définitivement la loi du plus fort ». Et les conséquences en seraient dramatiques : « ce serait autoriser tous les autres autocrates ou dictateurs dans ce monde à envahir leurs voisins en toute impunité ».
Agriculteurs : « Il est hors de question que nous faisions de nos agriculteurs la variable d’ajustement de nos relations internationales »
Le Premier ministre a annoncé que le 26 novembre prochain, un débat sur l’accord du Mercosur, toujours en discussion au niveau européen, aura lieu au sein de l’Assemblée nationale. Un front de refus uni devrait se dégager lors de cette prise de parole de Michel qui sera suivie par un débat et un vote.
Pour Jean-Noël Barrot, cela « permettra de démontrer l’unanimité des forces politiques françaises sur une idée simple : nous avons besoin d’accords de commerce avec les pays d’Amérique du Sud mais nous ne voulons pas de cet accord injuste ».
Cet accord est injuste car il n’impose pas aux producteurs là-bas les exigences environnementales que nous imposons aux nôtres.
Ce point de rupture, défendu « de tout son poids » par le président de la République, ne se limite pas à la France. Notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères indique que ces « réserves sont partagées par d’autres pays membres » après ses rencontres avec ses homologues italiens ou polonais notamment.
En revanche, Jean-Noël Barrot est clair : « je ne souhaite pas [que] la Commission scinde cet accord ». En effet, elle a la possibilité, au lieu de présenter cet accord en entier, avec ses volets politique et commercial, de seulement présenter cette dernière partie. Dans ce cas, seule la majorité qualifiée des votes est nécessaire, ce qui est évidemment plus facile à obtenir. Notre ministre souhaite donc bien que cet « accord d’association qui englobe la dimension commerciale et celle politique demande l’unanimité des votes pour ensuite être ratifié dans tous les États-membres ».