Jean-Noël Barrot : « Le Liban a besoin de la France et la France ne lui fera pas défaut »
Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, était l'invité de RTL ce mercredi 23 octobre pour s'exprimer sur les divers conflits en cours, au Proche-Orient et en Ukraine notamment.
Proche-Orient : « Nous souhaitons qu'un cessez-le-feu intervienne immédiatement »
Depuis l'attaque terroriste du 7 octobre 2023, la France réaffirme avec force la nécessité de garantir la sécurité d'Israël et du peuple juif, tout en s'appuyant sur les principes du droit international. « Emmanuel Macron porte la voix constante et ferme de la France, celle du droit international et de la justice », souligne Jean-Noël Barrot. Face aux critiques provenant de certains courants politiques reprochant à la France un engagement insuffisant en faveur des populations gazaouies et libanaises, le ministre répond avec clarté, rappelant les actions concrètes menées par la France depuis le début du conflit.
Il y a un an, c'est la France qui, la première, a organisé la première conférence internationale de soutien à Gaza, qui a permis de lever un milliard d'euros. C'est la France qui est le premier pays occidental a avoir soigné des blessés gazaouis sur le porte-hélicoptères que nous avions déployé sur place. C'est encore la France qui a été motrice pour que des sanctions soient adoptées à l'encontre des colons extrémistes et violents en Cisjordanie.
La France se tient aux côtés de toutes les populations civiles, sans distinction. Au Proche-Orient, notre vice-président ne cesse de marteler que la seule issue possible est diplomatique, à travers la solution à deux États. Il rappelle que « la France est aujourd'hui l'un des très rares pays au monde à soutenir directement l'Autorité palestinienne ». Après l'élimination de Yahya Sinouar, architecte du pogrom du 7 octobre, Israël doit amorcer un processus de pacification. En conséquence, l'État hébreu ne peut persister dans une logique guerrière sans issue, de la même manière que les groupes armés soutenus par l'Iran doivent cesser leurs agressions.
Jean-Noël Barrot a également dénoncé le rôle du Hezbollah, qui « a entraîné le Liban dans cette guerre en le précipitant dans le chaos en décidant le lendemain du 7 octobre de faire pleuvoir le feu de ses roquettes sur Israël. » Pour nous, Démocrates et Humanistes, il est impensable de laisser le conflit s'étendre à l'ensemble du Proche-Orient. Notre ministre des Affaires étrangères insiste : « Ce que nous souhaitons, c'est qu'un cessez-le-feu intervienne immédiatement. »
En somme, si une seule idée devait ressortir de cet entretien, c'est que « la France ne soutient aucune agression de part et d'autre de la ligne bleue. Aujourd'hui, c'est la solution diplomatique qui doit primer. »
Europe : « La position de la France est de continuer à soutenir les Ukrainiens »
La multiplication des conflits tend parfois à reléguer au second plan ceux qui perdurent depuis longtemps. C’est notamment le cas de l’Ukraine, qui continue de résister à l’agression russe depuis plus de deux ans. En visite en Ukraine, Jean-Noël Barrot a réaffirmé la position de la France qui est « de continuer à soutenir les Ukrainiens pour que le moment venu [...] ils puissent ouvrir des négociations pour la paix. »
Interrogé sur la récente visite du secrétaire général de l’ONU en Russie, Jean-Noël Barrot a dénoncé la dangereuse duplicité de Moscou, dévastatrice pour ceux qui en subissent les conséquences. Il a déclaré :
Ce qui me choque profondément, c'est que la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité et garante comme la France de l’ordre international fondé sur le droit que nous avons bâti ensemble depuis 1945, le viole aujourd'hui délibérément en s'en prenant à son voisin et en s'autorisant à violer les frontières de l’Ukraine.
Enfin, notre vice-président s'est également exprimé avec retenue sur la campagne présidentielle américaine qui se profile, refusant de s’attarder sur l’effervescence autour du duel Trump-Harris.
Vous savez, l’amitié franco-américaine a deux siècles et, elle a résisté à 59 élections présidentielles aux États-Unis, elle survivra à une 60e.