Jean-Noël Barrot : "Le monde entier regarde l'Europe qui est la première à décider de se donner des règles !"
Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, et vice-président du MoDem, était l’invité de Yann Barthès dans Quotidien de TMC pour évoquer les enjeux du numérique.
Yann Barthès, présentateur de l'émission Quotidien, a tout d'abord interrogé Jean-Noël Barrot sur les règles applicables à Twitter, et sur toute autre plateforme, afin de rendre illicite en ligne, ce qui l'est hors ligne. Il a ainsi présenté la loi européenne, adoptée l'année dernière et qui entrera en vigueur le 25 août, qui demande aux "grandes plateformes de réseaux sociaux de respecter un certain nombre de règles pour modérer les contenus illicites".
Une législation, une première mondiale, dont le ministre du numérique a pu détailler de manière relative le contenu :
Cette loi, elle dit : interdiction de faire de la publicité ciblée sur les mineurs, obligation d'avoir des boutons de signalement visibles et facilement accessibles, obligation de retirer du contenu illicite et d'informer les autorités judiciaires, obligation de faire auditer ses algorithmes etc.
Il précise également qu'en cas de non-respect de ces règles, "une amende est prévue qui équivaut à 6% du chiffre d'affaires, soit pour Twitter 300 millions d'euros. S'il y a récidive, l'Union européenne peut décréter l'exclusion d'une plateforme".
Les chroniqueurs du plateau ont également confronté notre vice-président face aux efforts des plateformes pour se conformer à ces nouvelles règles, mais également aux anciennes comme le RGPD.
Il a notamment été évoqué la "fuite" de données en dehors de l'Union européenne par les applications chinoises tel que TikTok. Le ministre rappelle les risques :
Quand vous vous inscrivez sur un réseau social, il vous demande un accès à vos contacts, à vos photos etc. Et c'est ça qui peut, potentiellement, fuir et partir hors d'Europe.
Concernant Twitter, il a fait part de la "dégradation de la qualité de modération" notamment depuis l'arrivée à la direction du réseau d'Elon Musk.
La gestion d'un réseau social, ce n'est pas de l'astrophysique – et pour l'instant, ça n'a pas très bien marché.
Conscient de la situation, il fait part de son sentiment : "je suis plutôt inquiet car je ne vois pas de signes très encourageants", mais il partage sa volonté de continuer le travail pour rendre l'espace numérique plus sécurisé.
Il conclut en soulignant l'importance de cette nouvelle législation, inédite, et les moyens qui devront être mis en œuvre pour assurer sa réussite :
Le monde entier regarde l'Europe qui est la première à décider de se donner des règles ! Mais encore faut-il qu'elles soient appliquées.