Jean-Noël Barrot : " Le Premier ministre doit être nommé le plus rapidement possible"
Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire chargé de l'Europe et président de la commission des affaires étrangères, était l'invité de la matinale de France Info le jeudi 29 août 2024.
Europe : "Le peuple serbe est porté vers cette adhésion à l'Union européenne"
Jean-Noël Barrot s'est rendu en Serbie, dans le cadre du voyage présidentiel d'Emmanuel Macron, pour consolider les liens entre les deux pays. Situé stratégiquement au centre de l'Europe, plus précisément chez les balkans occidentaux, la Serbie est une prétendante à l'adhésion de l'Union européenne, malgré une diplomatie parfois encore tournée vers la Russie de Vladimir Poutine.
C'est un voyage très important, d'abord pour approfondir notre relation bilatérale avec la Serbie, mais aussi pour accompagner la Serbie [...] dans son chemin vers l'Union européenne.
La coopération bilatérale, justement, revêt une dimension majeure pour la France en ce qu'elle lui permet d'élargir son rayon d'influence dans une zone géographique encore marquée par les conflits historiques qui l'ont traversée. Si l'actuel président serbe, Aleksandar Vučić, renvoie parfois une image belliqueuse à l'égard de ses voisins bosniaque ou kosovar, il sait l'importance cruciale d'une ouverture vers l'Europe.
Comme le confirme notre vice-président du MoDem, "si nous [la France] ne prenons pas la place, par exemple avec ces Rafale [avion de combat français], des avions russes qu'utilisent aujourd'hui la Serbie, cette enclave qui est au coeur, au centre de l'UE deviendra un point d'entrée pour l'instabilité de notre continent." La sécurité européenne et française se joue également dans notre volonté commune à soutenir les anciennes Républiques soviétiques dans leur transition politique vers les valeurs européennes de liberté, de démocratie et de solidarité. La vente de 12 Rafale à la Serbie par la France est une des solutions à ce processus de long terme.
Situation intérieure : "Le nom des personnes est moins important que leur capacité à rassembler"
L'actuel ministre démissionnaire chargé de l'Europe s'est prononcé en faveur d'une union des partis politiques modérés, soucieux de s'inscrire dans un travail commun au service des Français. Dans cette optique, Jean-Noël Barrot "n'est pas sûr qu'on puisse dire qu'il y avait consensus autour de la candidature de Lucie Castets", ancienne-actuelle directrice des finances à la ville de Paris.
Il y a une majorité qui peut se dégager à l'Assemblée nationale, c'est celle qui va de la gauche modérée à la droite modérée en passant par le centre.
S'agissant de la responsabilité d'Emmanuel Macron dans cette nomination, le député des Yvelines nous renvoie "au discours de Bayeux du Général De Gaulle qui décrypte notre Constitution." Jean-Noël Barrot poursuit en expliquant que ce "que dit précisément le Général De Gaulle, c'est que la responsabilité du président de la République, c'est d'accorder l'intérêt général quant au choix des hommes pour le Premier ministre, avec l'orientation du Parlement."
En d'autres termes, le président de la République a pour mission d'assurer le bon fonctionnement des pouvoirs publics, donc d'éviter tout blocage institutionnel, comme l'avait promis l'ensemble des partis politiques pour une potentielle nomination de Lucie Castets, hormis le NFP.
Si les Français ont dit leur refus de donner la majorité absolue au Rassemblement national, ils ont implicitement confié aux autres forces politiques la responsabilité de se comporter d'une manière qui leur permette de trouver des réponses à leurs problèmes.