Jean-Noël Barrot : "Nous voulons que la France soit le premier pays à structurer l’accompagnement des personnes éloignées du numérique"

Quels sont les grands enseignements de l'étude du Credoc et du Cread sur "l'illectronisme" en France ?

Le premier, c’est qu’un Français sur trois est éloigné du numérique. Soit parce qu’il n’est pas internaute, soit parce qu’il dit rencontrer des difficultés dans ses usages. C’est considérable.

Le deuxième, c’est que cette proportion ne baisse pas. Elle est même plutôt en hausse par rapport à 2020.

Le troisième, c’est que l’éloignement numérique concerne toutes les générations. Un jeune de moins de 25 ans sur cinq est éloigné du numérique.

Et c’est, enfin, un phénomène social. Les Français rencontrant des difficultés avec les usages numériques sont deux fois plus nombreux parmi les ouvriers que les cadres, parmi les non-diplômés que les diplômés, dans les communes rurales que dans l’agglomération parisienne. Cette réalité est palpable dès la troisième.

Elle nous impose d‘agir rassemblés, en tant que société.

Quel est votre objectif ?

Tenir l’engagement du Président de la République d’avoir 20 000 aidants numériques répartis sur tout le territoire dans 25 000 lieux labellisés, vers lesquels les citoyens pourront se tourner.

Ce dispositif, que nous voulons déployer d’ici la fin du quinquennat, en 2027, devra permettre à 8 millions de personnes en difficulté de se familiariser avec le numérique, d’être accompagnées pour être plus autonomes et donc plus libres avec les outils informatiques et sur internet.

Nous voulons que la France soit le premier pays du monde à structurer l’accompagnement local des personnes éloignées du numérique.

Où en est-on concernant l’accès à internet sur l’ensemble du territoire ?

Le plan France très haut débit a atteint ses objectifs, qui étaient de rendre 80 % des habitations raccordables à la fibre sous 10 ans.

Cela fait de nous le premier pays d’Europe en matière de déploiement de la fibre optique.

Reste à faire en sorte que tous ceux qui y ont accès en profitent vraiment, la moitié seulement des Français ayant fait installer la fibre chez eux. Une fois ce déploiement achevé, dans le cadre de la fermeture du réseau cuivre, il s’avérera primordial d’accompagner nos concitoyens dans la transition de la technologie cuivre vers celle de la fibre.

Notre objectif est simple : garantir un droit au très haut débit pour tous à compter de 2025.

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