Jean-Noël Barrot : "TikTok n’est pas au-dessus des lois !"
Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, était l'invité politique de Benjamin Glaise sur Sud Radio ce lundi 27 février. Revoir son interview.
Retraites : "Je suis écœuré de l’obstruction par procuration"
Après des débats qualifiés de violents et une obstruction systématique à l’Assemblée nationale, la réforme des retraites proposée par le Gouvernement sera discutée par les sénateurs cette semaine. Une nouvelle étape dans l’examen du texte qui sera, espère le ministre, dans une ambiance "plus apaisée" :.
J’ai confiance en la sagesse du Parlement dès lors qu’il s’inscrit dans une logique de dialogue et de débat.
Les invectives, les insultes, et le nombre impressionnant d’amendements ont rythmé les débats des députés fin janvier. Une période qui a marqué Jean-Noël Barrot qui confie être "assez écœuré de l’obstruction par procuration qui a été celle de Jean-Luc Mélenchon", et qui a empêché les élus de l’Assemblée nationale d’étudier plus de 2 articles sur les 20 que comprend le projet de loi.
Un comportement qui ne devrait pas se reproduire au Sénat, dont l’examen du texte est prévu jusqu’au 12 mars.
Majorité numérique : "Deux millions d’enfants exposés à des contenus pornographiques !"
Notre Vice-président est revenu lors de son interview sur les mesures prises en faveur de la protection des mineurs et leur accès à des sites pornographiques, ce qui est strictement interdit par la loi mais que les sites de ce type de contenu ne respectent pas.
Cette preuve de majorité, qui sera désormais imposée pour tout utilisateur souhaitant accéder à ce contenu, vise ainsi à limiter l’accès et les dégâts de ce genre de contenus sur les mineurs. Jean-Noël Barrot rappelle ces chiffres alarmants :
Ce sont 2 millions d’enfants exposés à des contenus pornographiques ; deux tiers des enfants de moins de 12 ans ont été exposés à ce contenu.
Une majorité prouvée sera donc demandée aux internautes des sites pornographiques, mais une réflexion est en cours avec un texte étudié cette semaine par les députés concernant la majorité numérique de manière plus générale, et notamment sur les réseaux sociaux.
Ces derniers, imposant dans leur règlement d’inscription une limite d’âge qu’ils ne respectent même pas, seront obligés de s’y plier. Le ministre décrit cette proposition de loi : "Ce que dit cette proposition, c’est qu’au-delà de 15 ans vous pourrez vous inscrire sans difficulté. Avant 15 ans, il faudra que le site vérifie votre âge mais aussi qu’il recueille le consentement des parents".
Réseaux sociaux : "Un devoir de prudence vis-à-vis des données"
Interrogé sur l’interdiction par la Commission européenne, au nom de la protection des données, de l’application TikTok sur les téléphones de son personnel, Jean-Noël Barrot affirme que « TikTok n’est pas au-dessus des lois ».
Ce réseau social chinois s’est d’ailleurs vu sanctionné en France par la CNIL il y a quelques semaines concernant le traitement des « cookies » de son application, mais est également dans le viseur de deux enquêtes européennes. L’une concernant la protection des mineurs, et l’autre sur le traitement des données des utilisateurs européens à l’extérieur de l’Union européenne.
Sur ce dernier point, le ministre confirme qu’il a pris contact avec les dirigeants de l’application :
Ils m’ont assuré vouloir opérer le traitement des données des utilisateurs européens en Europe à l’horizon 2024.
Concernant l’extension de cette interdiction aux institutions françaises, le ministre souligne que "tous agents publics ont un devoir de prudence vis-à-vis des données". Des restrictions étant déjà en place concernant le téléchargement de certaines applications sur les appareils professionnels, il n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour d’interdire TikTok dans les institutions françaises.