Jean-Noël Barrot : "Un pas de plus vers le très haut débit pour tous"
Notre ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barrot, annonce à La Tribune l’élargissement des aides pour tous les Français non encore éligibles à la fibre.
Huit Français sur dix ont aujourd'hui accès à la fibre pour se connecter à Internet. Que prévoyez-vous pour les autres ?
Jean-Noël Barrot : Les Français qui n'ont pas encore accès à la fibre peuvent se tourner vers d'autres technologies, comme le satellite ou la 4G à usage fixe lorsqu'elle est disponible.
Depuis 2019, l'État subventionne, dans les zones rurales, l'acquisition des équipements nécessaires (la parabole, par exemple), l'installation et l'activation du service. Cette aide va jusqu'à 300 euros, voire 600 euros pour les foyers les plus modestes. Elle prend la forme d'une remise immédiate sur l'achat de l'équipement au moment de l'abonnement.
Quelque 142 000 foyers en ont déjà bénéficié. J'ai décidé de l'étendre à l'ensemble du territoire national, et aux 7 millions de foyers qui ne sont pas encore éligibles à la fibre. C'est une mesure forte au service de l'aménagement du territoire. Elle sera effective au début de l'année prochaine.
C'est un pas de plus vers le droit au très haut débit pour tous. Au total, 20 millions d'euros sont consacrés à l'extension de cette aide à l'installation.
Les opérateurs ont levé le pied sur le déploiement de la fibre ces derniers mois. Cela menace-t-il l'objectif d'une généralisation à l'horizon 2025, comme l'a promis Emmanuel Macron ?
Avec près de 10 000 prises par jour déployées par les opérateurs au troisième trimestre 2023, le rythme reste soutenu. Les déploiements se sont accélérés dans les zones rurales. C'est dans les zones urbaines qu'ils avaient tendance à ralentir.
L'accord récent que j'ai passé avec l'opérateur historique Orange va nous permettre de réaccélérer, avec pour objectif, effectivement, la généralisation de la fibre en 2025.
Tous ceux qui le souhaitent pourront alors bénéficier de cette technologie. C'est l'engagement du président de la République. Je suis confiant, nous y parviendrons.
Je rappelle que, grâce au déploiement de la fibre et aux autres technologies, l'Internet à très haut débit [lorsque le débit est supérieur à 30 mégabits par seconde] est désormais accessible à 100 % des Français. L'objectif fixé il y a dix ans a donc été atteint, sans dérapage de budget ni de calendrier. Plus de quatre Français sur cinq peuvent désormais s'abonner à la fibre, et nous avons franchi le cap des 20 millions d'abonnés cette année.
C'est un triple succès : pour les Français, qui peuvent accéder à de nouveaux services ; pour les territoires, parce que là où la fibre arrive, le chômage recule ; et pour la filière des télécoms, parce que ce chantier industriel est le plus gros de ce début de siècle.
Beaucoup de Français se plaignent de la qualité des réseaux de fibre, de déconnexions sauvages ou de malfaçons lors de l'installation. Que comptez-vous faire pour y remédier ?
Si la rapidité des déploiements est importante, la qualité de la connexion l'est tout autant. Les Français y ont droit, et j'y suis particulièrement vigilant.
Avec l'Arcep [le régulateur des télécoms], dont c'est la responsabilité, nous réunissons régulièrement les opérateurs pour faire le point à ce sujet. Je les recevrai d'ailleurs mercredi à Bercy. Si nous n'avançons pas assez vite, nous inscrirons cet impératif de qualité dans la loi.
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