Le Figaro : Marc Fesneau à l’Agriculture, un ministre "réac" revendiqué
Loris Boichot et Tristan Quinault-Maupoil pour Le FigaroJamais avare de flèches contre les opposants à la corrida, les végans et les écologistes radicaux, ce proche de François Bayrou, amateur de chasse, détonne dans le camp présidentiel. Portrait Loris Boichot et Tristan Quinault-Maupoil pour le Figaro.
Chevelure et barbe aux reflets roux, toujours deux pas derrière les officiels, il est immanquable dans les travées. Au milieu des bovins, toute cette semaine, Marc Fesneau promène sa silhouette dans le Salon de l’agriculture.
À 51 ans, il compte une quarantaine d’éditions parcourues. Mais c’est la première qu’il aborde dans ses habits de ministre de l’Agriculture. Une fonction dont il rêvait de longue date, « qui rejoint (son) histoire personnelle ».
Déjà, en 2010, François Bayrou l’y préparait, en le nommant à ce poste dans son «contre-gouvernement» en vue de la présidentielle. « Il a traversé le désert avec moi », commente le patron du Mouvement démocrate (MoDem), qui voit en son premier vice-président un « garçon aux convictions authentiques », maire pendant près de dix ans de Marchenoir (Loir-et-Cher), 600 habitants. François Bayrou développe :
Les valeurs du monde agricole lui correspondent : amour de la nature, respect du vivant, humilité.
Aux titres que Marc Fesneau détient aujourd’hui - Agriculture et Souveraineté alimentaire -, on pourrait accoler bien d’autres termes, tant ce fils d’un responsable agricole s’illustre aussi dans la défense de la ruralité. Un ministre labellisé CPNT, s’amuse-t-il, pour l’acronyme « chasse, pêche, nature et traditions ». Mais ce n’est pas un « totem politique », confie-t-il dans son bureau de l’hôtel de Villeroy, rue de Grenelle, à Paris, en dégustant un chablis. « C’est ce que je vis, tout simplement. »