Les collectivités territoriales, moteurs indispensables de l’action climatique mondiale par Vincent Chauvet
La COP 29, la 29e Conférence des Parties sur les changements climatiques, s'est tenue à Bakou du 11 au 22 novembre 2024, sous la présidence de l'Azerbaïdjan. Dans ce billet d'humeur, Vincent Chauvet, maire d'Autun et membre du Comité européen des Régions, qui était sur place, nous raconte le rôle des collectivités territoriales dans l'action climatique mondiale.
La réélection de Donald Trump, et plus généralement la montée des populismes climatosceptiques sur tous les continents, pose un défi majeur : comment avancer sur le climat alors que certains pays semblent choisir de se désengager ? Pendant ce temps, dans l’Union européenne, freinée par des tensions internes nées de la nouvelle composition du Parlement européen, plusieurs familles politiques de droite et d'extrême droite ne seraient pas opposées à ce que le bloc abdique son rôle de leader climatique decliné juridiquement dans son "Pacre vert" (Green Deal). Dans ce contexte, les collectivités territoriales ont un rôle crucial à jouer : elles sont souvent à la pointe des solutions concrètes, au plus près des citoyens. Mais leur voix est-elle suffisamment entendue dans les négociations internationales comme celles de la COP29 à Bakou ?
Ayant participé aux COP26, 27, 28 et 29 au nom du groupe Renew Europe au Comité européen des Régions, j’ai pu constater que les villes et régions du monde entier, y compris en France, se battent pour être reconnues comme des partenaires stratégiques dans la lutte contre le dérèglement climatique. Nous sommes les premiers à ressentir les impacts – sécheresses, inondations, hausses des températures – et les premiers à agir. Autun, par exemple, a investi dans des solutions durables de gestion forestière qui inspirent au-delà de nos frontières. Ces initiatives, pourtant cruciales, restent souvent absentes des discussions internationales dominées par les États.
À Bakou, les échanges entre maires et élus locaux ont montré une chose : l’avenir de la planète se joue aussi à l’échelle locale. Mais pour que nos efforts soient efficaces, il faut que nos initiatives soient prises en compte dans une planification nationale qui parte des territoires, à l'instar de ce qui avait pu être lancé sous l'égide du Secrétariat général à la Planification écologique, à savoir les COP régionales. Sur ce point le MoDem porte une vision essentielle : donner plus de pouvoir aux territoires pour une Europe plus forte et résiliente, en intégrant les enjeux de planification de long terme. Cette gouvernance multi-niveaux est à nos yeux à la fois gage d'efficacité mais aussi de démocratie concrète.
En tant que maire d’Autun, je suis convaincu du rôle des petites villes comme moteurs d’innovation durable, mais aussi de la nécessité de renforcer les financements directs dédiés à ces territoires. En Europe, ce combat est aussi celui du MoDem, qui milite pour des fonds plus accessibles et des programmes adaptés aux collectivités locales.
La COP29 en Azerbaïdjan, une pétrodictature en guerre avec son voisin arménien, m’a conforté dans cette conviction : les États ne suffiront pas pour relever le défi climatique. Les collectivités territoriales, alliées à une Europe forte et unie, sont l’espoir d’une transition réussie. Au MoDem, nous continuerons à défendre cette vision d’un monde où les solutions locales deviennent des leviers globaux.
Vincent Chauvet