Marc Fesneau : "Dès lors qu’on a des projets légaux et vertueux, il n’y a aucune raison de les entraver"

Marc Fesneau, Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a été interrogé par Sud Ouest à l'occasion d'un déplacement dans les Pyrénées-Atlantiques où le sujet controversé des méga-bassines fait débat. Entretien dans Sud Ouest.

Sur le fond, la constitution de réserves d'eau de substitution est-elle réellement la meilleure réponse aux besoins en eau de l'agriculture ? Surtout si on prend en compte le fait que les nappes phréatiques ne se remplissent pas convenablement l'hiver et que les hausses de températures extrêmes l'été favorisent l'évaporation...

Jamais vous ne m'entendrez dire que ces réserves sont la seule solution au dérèglement climatique et à la sécheresse. Il faut combiner des systèmes plus économes en eau, des modifications d'assolement - en l'espèce la réduction des surfaces de maïs en Poitou-Charentes est significative -, et la nécessité de sécuriser un certain volume d'eau car la plante en a besoin pour pousser.

Je rappelle que seulement 7 % des surfaces agricoles sont irriguées. Dès lors qu'on a des projets légaux et vertueux, il n'y a aucune raison de les entraver. Et c'est le cas à Sainte-Soline, avec un projet qui permet de diminuer d'un tiers les prélèvements, soit 8 millions de m³ d'eau, et de 70 % les prélèvements d'été. Le tout associé à des modifications d'assolement et des engagements de diminution de l'utilisation de produits phytosanitaires. Nous avons besoin en France d'une irrigation raisonnée.

Un plan sécheresse devrait être annoncé ce mois-ci. N'est-il déjà pas trop tard pour gérer la situation à court terme ?

Il ne me semblerait pas incongru dès le mois de mars de prendre des mesures pour éviter de prélever de l'eau inutilement. Je pense à l'exemple emblématique du lavage de voitures.

Sur le court et moyen terme, il nous faut nous préparer au fait que l'été peut bien se passer comme il peut aggraver la sécheresse déjà existante et s'ouvrir sur un nouvel hiver très sec.

Et enfin, sur le long terme, nous devons mettre en place des mécanismes d'économie d'eau en travaillant sur les fuites sur les réseaux, sur la réutilisation des eaux dans l'industrie agroalimentaire, la constitution de nouvelles réserves, la modification des pratiques agricoles. C'est le sens du plan de sécheresse qui sera présenté dans les prochains jours.

Depuis trois ans, la consommation de bio baisse, les déconversions se multiplient. Élisabeth Borne a annoncé lors du Salon de l'agriculture, un soutien de 10 millions d'euros jugé « indécent » par la filière, tandis que l'obligation de 20 % de bio dans la restauration collective en 2022 peine à être atteinte (7 % actuellement). Que pouvez-vous proposer aux acteurs du bio ?

Tout d'abord, il nous faut travailler sur la communication en direction du grand public qui, avec le Covid, s'est recentré sur le local. Des fonds ont été débloqués dans ce sens.

Parallèlement, je vais recevoir filière par filière, les acteurs du bio afin de déterminer celles les plus à risque de déconversion et on verra s'il faut rajouter des moyens. Enfin, le troisième levier c'est effectivement la commande publique. Nous devons travailler sur ce sujet : atteindre les 20 % de bio dans la restauration collective serait un moyen puissant de stabiliser le marché.

📰 Retrouvez l'interview complète sur le site de Sud Ouest

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