Marc Fesneau : "La logique poussant vers un prix toujours plus bas est mortifère pour l’agriculture"

Le Premier Vice-Président du MoDem était interrogé par Frédéric Rivière sur la réforme des retraites et les rémunérations dans l'agriculture.

Retraites : "La question, c'est est-ce que le système sera plus juste après qu'aujourd'hui ?"

Interrogé à la suite des propos de François Bayrou concernant la réforme des retraites, Marc Fesneau a rappelé l’importance du débat parlementaire : "Le temps du débat permettra d’améliorer le système des retraites sur les régimes de pénibilité et sur la clarification d’un certain nombre de points".

Prenant la position du MoDem et soucieux de développer un système des retraites juste, le ministre a insisté sur la nécessité de justice sociale : "La question, c'est est-ce que le système sera plus juste après qu'aujourd'hui ? À mon sens il le sera, et c'est aussi comme ça qu'il faut regarder cette réforme."

Face aux craintes, ce texte crucial devrait ainsi permettre de redonner des droits tout en rééquilibrant le système : 

C'est une question de responsabilité. Ma préoccupation est que le système soit équilibré. S’il ne l’est pas, les plus défavorisés seront les plus fragiles d’entre-nous, ceux qui ont des carrières hachées.

Un système équilibré qui devra notamment passer par une meilleure prise en compte compte les carrières hachées, les carrières longues et la pénibilité.

Agriculteurs : "Rééquilibrer les rapports de force avec la grande distribution"

Sur le sujet de la rémunération des agriculteurs par la grande distribution, Marc Fesneau a défendu davantage de liberté de négociation pour les producteurs : "Lorsque vous n’êtes pas d’accord sur les tarifs d’un contrat, le fournisseur pourra se délester de son contrat pour arrêter de livrer la grande distribution à des prix qui ne lui conviennent pas. Ça me paraît une forme de liberté du commerce qui est excellente."

Défenseur d'une meilleure rémunération des agriculteurs, le ministre a dénoncé la stratégie de certains grands distributeurs : "La logique qui pousse toujours vers un prix le plus bas est une logique mortifère pour l’agriculture" :

Pendant 10 ans, les prix agricoles étaient moins élevés chaque année. Pour la première fois, nous avons inversé la courbe. C'est aussi l'intérêt des consommateurs, qu'on ne vive pas de produits importés.”

Ainsi, Marc Fesneau a défendu la souveraineté agricole française pour ne pas dépendre de produits importés : "Si vous ne rémunérez pas vos agriculteurs et votre industrie agroalimentaire, elle s’effondre et nous devrons vivre de la nourriture importée."

C’est en ce sens que le ministre se rendra jeudi 19 janvier en Espagne pour défendre la souveraineté alimentaire, traiter la question de la ressource en eau et de l’accès aux fertilisants.