Patrick Mignola : « Ce n'est pas le moment de replonger le pays dans l'instabilité »
Patrick Mignola, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, a répondu aux question du journal Le Parisien ce mercredi 19 février.
François Bayrou a affirmé ne pas être au courant de l'affaire Bétharram puis il a concédé qu'il avait lancé une inspection en 1996. A-t-il menti ?
Non ! Le Premier ministre a répondu sur le sujet des violences sexuelles et il n'en avait pas connaissance quand il était ministre de l'Éducation.
LFI entretient sciemment une confusion entre une affaire de gifle en 1996 avec un sujet de violences sexuelles pour lequel la procédure judiciaire a démarré en 1998, lorsqu'il n'était plus ministre. Il ne va pas démissionner.
En 2000, lorsque l'affaire arrive à un tournant, le ministre délégué à l'enseignement professionnel s'appelait Jean-Luc Mélenchon. J'ai pris acte qu'il y avait des commissions d'enquête parlementaire qui allaient être lancées. Elles auront le loisir de vérifier ce que savait François Bayrou à l'époque, et j'imagine qu'elles convoqueront tous ses successeurs, dont Ségolène Royal et Jean-Luc Mélenchon.
Laurent Wauquiez a annoncé que ses députés LR voteront contre l'élection de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel. Les LR rompent-ils l'alliance avec votre camp ?
Chacun prendra ses responsabilités, individuellement, après avoir entendu Richard Ferrand. Il a la compétence et l'indépendance nécessaires.
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Ce mercredi, les députés examineront la motion de censure du PS après les propos du Premier ministre sur le « sentiment de vague submersive » migratoire... Que leur dites-vous ?
Le PS avait besoin de réaffirmer son appartenance à l'opposition, après avoir accepté un accord politique inédit. Ils ont une position d'équilibre qui est parfois délicate.
Je regrette cette sixième motion de censure et j'appelle à la responsabilité. J'espère qu'un certain nombre de députés PS ne la voteront pas.
Observons l'actualité. Deux superpuissances, les États-Unis et la Russie, négocient au mépris de l'Europe. Ce n'est pas le moment de replonger notre pays dans l'instabilité.
Les députés RN auront votre destin entre leurs mains ?
C'est ce que je regrette le plus. Le PS se met en situation de ne plus être la clé et de la rendre de l'autre côté de l'hémicycle.
Mais les députés PS ont été choqués par ces propos...
On a une différence d'appréciation, mais pas de valeurs. Il y a toute une partie de la gauche qui considère qu'on devrait vivre sans frontière; nous, non. Le débat sera intéressant.
Je constate d'ailleurs qu'il y a une grande confusion entre insécurité et immigration. À titre personnel, je ne fais pas de lien.
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Dans les quatre mois à venir, vous comptez inscrire 24 textes à l'ordre du jour du Parlement. Vous voulez rattraper le temps perdu ?
Oui, nous n'avons pas le droit de laisser la France à l'arrêt.
L'urgence, c'était le budget, et c'est fait. La nouvelle urgence, c'est la crise agricole. Pas moins de quatre textes sont prévus d'ici à l'été.
François Bayrou voulait examiner la réforme électorale pour Paris, Lyon et Marseille alors que Retailleau et Darmanin plaidaient pour le narcotrafic. Ils ont gagné ?
On est dans un gouvernement où l'on respecte les desiderata des ministres. Après les urgences budgétaire et agricole, le sujet régalien est prioritaire.
Grande absente : la réforme de l'audiovisuel public, chère à Rachida Dati. Vous enterrez la réforme ?
Non. Ce qui presse, c'est de trouver un compromis politique, et il n'y en a pas. La ministre aurait préféré qu'on l'inscrive plus tôt, mais on a décidé de se laisser un peu de temps.
Et l'élection des députés à la proportionnelle ? François Bayrou la souhaitait...
Il veut aborder ce sujet dans le respect des forces politiques. Est-ce qu'on veut une proportionnelle nationale, régionale, départementale ? Quelle dose ? Le Premier ministre a une conviction très forte, mais ne veut pas l'imposer aux autres.
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