Retour sur le discours Sorbonne II du Président de la République avec Jean-Louis Bourlanges
Le Président de la République a tenu un discours à La Sorbonne, en réponse au premier en 2017, annonçant sa vision de l'Europe aujourd'hui, jeudi 25 avril. Avec Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts-de-Seine et président de la commission des affaires étrangères, nous revenons sur le contenu de cette prise de parole.
Je crois que c'était un grand discours du président de la République. Je pense qu'il avait un premier mérite qui est très important, c'est de remettre le débat européen au cœur du village politique, comme l'église au milieu du village.
Parce que depuis des mois, on se rapproche d'une élection européenne importante avec des intentions de vote, tout un ensemble de choses, mais l'Europe est totalement absente du débat. Et je pense que le président a rappelé d'une part que les élections européennes étaient sur le débat européen et pas sur autre chose. Deuxièmement, il a montré la gravité de l'enjeu européen, c'est-à-dire qu'il a eu des mots très forts disant que, à son avis, l'Europe pouvait mourir face aux agressions multiples qu'elle a à subir. Si elle ne réagit pas convenablement, notre vieille civilisation européenne peut se retrouver dans une situation épouvantable d'ici une dizaine d'années. Donc il a situé la gravité de l'enjeu.
Il a montré que nous étions dans une Europe différente aujourd'hui, et que ce n'était pas simplement l'Europe de la paix et d'une coopération bienveillante entre les Etats membres de l'Union, mais que c'était une Europe qui devait rassembler une communauté démocratique, une communauté humaniste dont les valeurs, les intérêts et l'influence étaient gravement menacés par un ensemble d'oppositions internationales, à commencer évidemment par l'attitude de la Russie en Ukraine. Mais il y a aussi le risque islamiste. Il y a aussi la dérive autoritaire des Chinois. Il y a les inquiétudes qu'on a sur les Etats-Unis.
Tout cela compose un paysage dans lequel le président nous a dit deux choses : un, nous avons quelque chose à défendre en termes de valeurs, en termes d'intérêts, en termes d'influence. Et deux, si nous voulons le défendre, nous devons être ensemble et ne pas lutter séparément. Et ce double message, c'est un message central pour les Français et c'est celui qui déterminera, je crois, tous les débats politiques de la France et de l'Europe au cours des cinq ou dix prochaines années.
▶️ Partager sur Twitter
▶️ Partager sur Facebook
▶️ Partager sur Instagram