Sandrine Josso : "Je ne vous parle pas en tant que femme victime mais en tant que députée de la nation qui s'indigne que ce sujet ne soit pas pris à bras le corps"
Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique, a interpellé la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations afin de mettre rapidement des moyens en œuvre pour lutter contre le fléau de la soumission chimique.
Merci Madame la Présidente. Mesdames et Messieurs les ministres, chers collègues.
C'est avec beaucoup d'émotion que je reviens parmi vous aujourd'hui. Je tiens à tous vous remercier pour votre soutien, et particulièrement vous, Madame la Présidente.
Le 14 novembre dernier, je suis allée chez un ami, le cœur léger, pour fêter sa réélection. J'en suis ressortie terrorisée. J'ai découvert un agresseur. Je comprends alors que j'ai été droguée à mon insu.
C'est ce qu'on appelle : la soumission chimique.
Ce fait de société est un fléau qui fait des milliers de victimes : du berceau à l'Ehpad, du bureau à la maison, de la boîte de nuit à la soirée entre amis. Tout se trouve dans votre armoire à pharmacie. Neuf fois sur dix, la victime est une femme et dans 70% des cas, elle subira une agression sexuelle.
Aujourd'hui, je ne vous parle pas en tant que femme victime mais en tant que députée de la nation qui s'indigne que ce sujet ne soit pas pris à bras le corps.
J'en appelle le gouvernement, et plus particulièrement vous, Madame la Ministre. "La France est grande quand elle est juste". C'est un slogan des années 90 qui a toute son actualité aujourd'hui.
Caroline Darian, et le collectif "M'endors pas", ont interpellé à l'automne dernier les pouvoirs publics pour que la lutte contre la soumission chimique fasse l'objet d'un travail conjoint car ces violences sont devenues à la fois des questions d'ordre public, de santé, de justice et d'éducation.
Alors, Madame la ministre, que répondez-vous à leur cri du cœur ? Seriez-vous d'accord pour mettre les moyens de l'État au service du combat contre ce phénomène ? Pour mieux le cerner et enfin trouver le moyen de sortir toutes les victimes de l'oubli.
Je compte sur vous.